Dustur

Titre anglais : Constitution
Documentaire
    Réalisé par Marco Santarelli • Écrit par Marco Santarelli
    Italie • 2015 • 75 minutes • Couleur
  • N° ISAN :
    non renseigné
Résumé

"Dans la prison de Bologne, un moine catholique et un médiateur musulman animent un atelier sur la constitution italienne et la tradition islamique. Samad, détenu marocain en conditionnelle, le fréquente en attendant sa libération. Dustur commence dans une bibliothèque pénitentiaire et finit presque dans les Apennins, lieu de résistance au fascisme et terre d’origine de Giuseppe Dossetti, le prêtre et juriste qui contribua à élaborer la constitution de 1946. D’une cage de hamster au bruit des barreaux, la tension entre ouverture et fermeture sous-tend ce film, dont le double enjeu, collectif et individuel, est d’"ouvrir" une religion qui risque de se radicaliser en détention et de savoir réussir à revenir à l’air libre. Par le seul ordonnancement des séquences, Marco Santarelli met en vis-à-vis l’importance d’un vocabulaire précis, discuté pied à pied à l’atelier ("les mots sont importants", hurlait Nanni Moretti dans Palombella rossa) et la force nue de l’action à des moments clés – et angoissants – de l’existence. En croisant parole pédagogique et témoignage intime, Dustur suggère aussi par sa forme ce que peut apporter pour l’individu comme pour la société le processus d’écriture : pour Samad, le but de l’atelier (la rédaction d’une constitution idéale, dustur en arabe) rejoint la nécessité de s’écrire une vie nouvelle, face à une page blanche qui fait office de miroir."
(Charlotte Garson - Cinéma du réel)

"In a Bologna prison, a Catholic monk and a Muslim mediator run a course on the Italian Constitution and Islamic tradition. Samad, a Moroccan detainee on conditional release, attends it while awaiting his final release. Constitution opens in a prison library and (almost) closes in the Apennines, a region that was home to antifascist resistance and to Giuseppe Dossetti, the priest and legal expert who helped to draw up the 1946 Constitution. Be it the hamster-sized cage or the clanking of bars, an underlying tension between opening and closing runs through the film. It poses a double collective and individual challenge: to “open up” a religion in danger of becoming radicalised behind bars and to successfully go back into the open air. If only by the structuring of his sequences, Marco Santarelli sets face to face the importance of precise vocabulary, with each and every word being discussed during the workshop (“Words are important!”, yells Nanni Moretti in Palombella rossa) and the naked force of action at critical – and harrowing – moments of one’s existence. By criss-crossing an educational vocabulary with an intimate testimony, Dustur also suggests through its form what the writing process can bring to the individual and society: for Samad, the purpose of the course (writing an ideal constitution, dustur in Arabic) dovetails with the need to write a new life for himself, facing the mirror of the blank page."
(Charlotte Garson - Cinéma du réel)

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