L'Homme au harpon

C’est l’histoire d’un père et d’un fils. Un père fatigué, usé, qui attend son fils comme le messie. Cela fait 5 ans qu’il est sous les verrous. Qui aurait pu imaginer que ce fils tant aimé puisse commettre un acte pareil ? "Ça n’est jamais arrivé dans la famille" dit le père. "Il était fou d’amour...". Alain est le fils unique. Il tente, vaille que vaille, de reprendre la place qu’il a perdue depuis cette tentative d’assassinat où il a écopé de 14 ans de réclusion. Il a purgé un tiers de sa peine et peut demander une libération conditionnelle. Alors il marche, avance, se bat, se laisse emporter par le tourbillon de la vie qui a avancé sans lui. Il traverse la ville. On la reconnaît, elle est la nôtre, mais différente car on la sent à travers ses yeux. ` Il y a la maison. Encombrée de mille caisses, insalubre mais où règne malgré tout, la chaleur d’un foyer. Nettoyer, trier, aspirer- le sol, les escaliers, les plafonds – et un coup de torchon sur ce passé qui s'est sédimenté en couches de poussière. Il y a les portes qui s’ouvrent et qui se ferment. Au propre comme au figuré. Chez le psychologue, au tribunal d’application des peines. Quand il retourne à la prison après avoir passé 36 heures à l’air libre. Il y a ces regards, froids, distants, qui tentent de jauger s’il est apte ou non à reprendre une place dans la société. Sous condition. Il y a Alain qui tente de les convaincre qu’il n’est pas psychopathe...