Le Travail de l'ardoise des murs aux toits

Parmi les éléments constitutifs du bâti des monuments français, c'est l'ardoise qui fait l'objet de ce film : spécificité du matériau, corps de métiers qui lui sont liés et pratiques qu'entraîne sa mise en œuvre.
Photographies d'archives et vues de sites, commentaire off pédagogique et interviews de spécialistes et d'artisans en action confèrent à cette pierre grise, apparemment banale, une dimension presque vivante.
Sa vie débute à la fin de l'ère primaire : la mer retirée laisse des vases argilo-sableuses qu'une température élevée transforme en schiste. Naissent alors des gisements dont le plus grand, en France, se trouve en Anjou. Les carrières à ciel ouvert du XIXe siècle, aux impressionnants échafaudages, ont cédé la place aujourd'hui à des étangs ; d'autres, modernes et profondes, ont vu le jour. Géologues et carriers y repèrent les couches susceptibles de fournir une ardoise de qualité.
Après extraction, d'autres sélections permettent de ne conserver que les blocs au meilleur "plan de fissilité" (propriété de se détacher en feuilles parfaitement régulières). Après le sciage mécanique, intervient le fendeur au marteau et au burin pour obtenir les épaisseurs les plus fines. L'ardoise est ainsi prête pour la couverture de nombreux monuments, mais aussi pour certaines élévations, comme au château du Roi René à Angers, dont la restauration utilise les mêmes techniques qu'au XIIIe siècle.