Résumé

Loin du Vietnam est un film unique en son genre, un document exceptionnel qui mobilise durant l'année 1966 un grand nombre de collaborateurs (cinéastes, comédiens, écrivains, journalistes, techniciens...) fédérés par Chris Marker en maître d'œuvre, et fermement engagés autour d'une idée : réaliser un film manifeste contre la guerre du Vietnam.
En remettant en cause les valeurs classiques du cinéma documentaire, ce "film-somme" à la fois politique et expérimental annonce la mutation culturelle et l’essor de 1968.
Il est un important jalon du cinéma politique français qui s'articule sur deux parties avec une introduction, commentant le sens de cette guerre, et une conclusion, qui stigmatise le combat entre les (pays) riches et les (pays) pauvres...

Première partie :
Hanoi, manifestations d'opposition ; des comédiens vietnamiens ; monologue intellectuel ; Ho Chi Minh...

Seconde partie :
Conscience de Godard ; le chanteur Tom Paston : déclaration de Westmoreland ; discours de Fidel Castro ; explications politiques de la femme de Norman Morrison et d'une Vietnamienne de Paris ; manifestation pacifique.

"À l'initiative de Chris Marker, Loin du Vietnam offre en 1966 comme un précipité de fin de Nouvelle Vague : Ivens, Resnais, Klein, Godard, Lelouch, Varda, Loridan et d'autres (techniciens, écrivains) impliqués dans le renouveau cinématographique des années 1960 expriment "leur solidarité avec le peuple vietnamien en lutte contre l'agression", à la lisière de la fiction, du documentaire et du film militant.
Onze chapitres composent Loin du Vietnam, film plurivoque, à la fois voyageur et casanier, militant et prudent, parfois bavard, sachant se taire ailleurs pour souligner l'impact de bandes d'actualités vietnamiennes. Un matériau d'une diversité rare, qui agrège images d'archives et scènes jouées, convoque GI's et Vietcong ou, de part et d'autre d'une avenue américaine, les pro et les anti. Cette approche cubiste entend saisir l'événement sous tous ses angles, et l'on s'étonne, par conséquent, de son incroyable cohérence. Sans doute y reconnaît-on la main de Marker, dont ce film présage du
Fond de l’air est rouge dix ans plus tard, de même que se dissout dans images et témoignages l'identité de chacun des réalisateurs impliqués. Seul Godard conserve son insularité : Camera Eye, inséré au cœur du film comme un emblème, est la marque encore vive d'une question de morale cinématographique – un cinéaste peut-il documenter autre chose que lui-même, sous peine de travestissement ?"
(Mathieu Capel)

Documentary about the commentaries in France and the U.S.A. on the war in Vietnam, as seen by several well known film makers, each contributing in their own way to the film. Ivens' contribution consists of footage from Hanoi and American bombardments on North Vietnam, shot by Marceline Loridan-Ivens.
The film breathes the atmosphere of the left-wing intellectual movement in France on the brink of '1968'.

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