L'Île

Documentaire
    Réalisé par Sylvaine Dampierre, Bernard Gomez • Écrit par Sylvaine Dampierre, Bernard Gomez
    France • 1998 • 58 minutes • Betacam SP • Couleur
  • N° ISAN :
    ISAN 0000-0001-760E-0000-4-0000-0000-P
Résumé

Fernand a travaillé 35 ans chez Renault. Il loue depuis 45 ans un jardin à la pointe de l'Île Saint-Germain, face à son usine aujourd'hui fermée et vouée à une démolition certaine. Les "jardiniers de la pointe de l'île" sont 11 en tout, regroupés en une association dont Fernand est le président. La plupart sont des retraités, les derniers arrivés sont plus jeunes, d'un autre niveau social, ils sont encore actifs et n'ont que peu de temps à consacrer à leur parcelle. Le jardin ouvrier est pour eux une référence passéiste et pittoresque, ils témoignent d'une mutation sociale irréversible : face à l'émergence de la société des loisirs, le passé ouvrier s'efface. Le film s'ancre au jardin, dans ce petit espace affleurant à peine la Seine, ce royaume du presque rien et célèbre la passion jardinière. Dans son exploration de cet éden dérisoire, il opère une sorte d'archéologie au présent : histoire des lieux, mémoire des gens, histoire d'espace.

Collection documentaire
D'un jardin, l'autre comprenant : L'Île - Un enclos - Green Guérilla - La Rivière des galets
"C’est une idée simple qui a affermi ma volonté de passer à l’acte : les jardins dessinent pour ceux qui les font un centre du monde, et se placer au centre du monde dessine un point de vue d’où le filmer. J’ai donc abordé le cinéma en jardinière, avec patience et modestie, dans la projection et le rêve, en plongeant mes mains dans la terre et en prenant le temps. Dès lors, je n’ai pas décidé de faire un film, mais j’en ai dressé une liste comme on dresse un plan de jardin au cœur de l’hiver : un jardin ouvrier, un jardin en prison, un jardin d’insertion, des jardins communautaires … ma liste était plus longue mais les quasi 10 ans qu’il m’a fallu pour faire "pousser" ces 4 films m’ont conduite à prendre ensuite des chemins de traverses, à miser sur d’autres "idées", sans jamais perdre de vue mon objet de départ. Un jardin c’est un monde circonscrit, une scène où le corps parle, où la pensée d’envole, où les paroles s’ancrent et où les mots de racines, de terre, de mémoire, de traces, trouvent des traductions concrètes; un monde de formes et de mouvements, où jouent la lumière et le temps ; un monde bruissant et feutré où s’entendent les échos du monde : un lieu idéal pour faire du cinéma. J’ai avec ce projet forgé mes outils et établi mon vocabulaire, au fond je continue à rêver mes films de la même façon, à espérer rencontrer d’autres jardiniers… "
(Sylvaine Dampierre)

Fernand worked for 35 years for Renault. For 45 years he has been renting a garden at the end of the Île Saint-Germain, opposite his factory which is closed today and destined to be demolished. There are 11 "end of the island gardeners" in all, and they have grouped themselves together in an association of which Fernand is the chairman. Most of them are retired, the most recent arrivals are younger, from another social class, they are still active and have little time to devote to their allotment. For them the allotment is a picturesque reference to the past, they testify to an irreversible social mutation : in the face of the emergence of a society of leisure, the working-class past disappears. The film is based in the garden, in this little space barely level with the Seine, this kingdom of almost nothing, and celebrates the passion for gardening. In its exploration of this derisory Eden, it carries out a sort of archeology of the present : the history of the place, the memory of the people, the story of space.

Sélections et distinctions
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