Chérifa, être libre

Ce film nous fait découvrir un femme, Chérifa, symbole de ces femmes dont on entend quasiment jamais la parole : les femmes d’immigrés des trente glorieuses, venues du Maghreb. Elles sont âgées maintenant, et dans moins de vingt ans malheureusement, elles ne seront plus là.
Je tiens à ce que ce film, très personnel, ait une portée universelle. Ainsi, en parlant de ces femmes là, ayant vécu dans une tradition patriarcale sévère, ce film parlera également, en creux, de la domination masculine en général. Ce film évoque la vie de ces femmes au sens large, et raconte dans le détail la vie qu’elles ont eue en France.
Je veux rendre hommage à ces femmes, et aux mères en général, qui ont dû très tôt renoncer à leur liberté et à leurs désirs de jeunesse, pour suivre des hommes qu’elles ont rarement choisis, pour se sacrifier, se résigner à leur sort, afin d’élever leurs enfants du mieux qu’elles ont pu… Pour beaucoup d’entres elles, la vieillesse est un moment de leur vie où la pression qu’exerçait leurs maris, est devenue plus faible car ils n’ont plus la force de jadis (surtout après des vies de labeurs éreintants), ou sont décédés.
Ainsi nous les voyons sur le tard, découvrir une certaine liberté et autonomie, qui parfois, leur donne au visage un sourire de jeune fille, comme retrouvé au fond du cœur.