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Résumé

Portrait poétique et politique d'une banlieue ouvrière en mutation, De cendres et de braises invite à écouter les paroles des habitants des cités des Mureaux, près de l'usine Renault-Flins. Qu'elles soient douces, révoltées ou chantées, au pied des tours de la cité, à l'entrée de l'usine ou à côté d'un feu, celles-ci font traverser la nuit jusqu'à ce qu'un nouveau jour se lève sur d'autres lendemains possibles.

"Les Mureaux, en région parisienne. Les cités HLM se réveillent dans un noir et blanc qui annule la grisaille attendue des quartiers. À quelques kilomètres, les usines Renault emploient encore une partie des habitants, à commencer par les enfants de ceux qu'on fit venir d'Afrique et du Maghreb dans les années 1960. Que reste-t-il de la classe ouvrière ? En bas des barres d'immeubles, à l'entrée de l'usine avec les syndiqués et les militants, ou au bord d'un étang, Manon Ott nourrit son film de la parole, raisonnée, douce, révoltée ou chantée de ceux qui vivent là. Des luttes sociales du passé à la précarité des esclaves modernes, chômeurs et intérimaires, elle construit un discours collectif d'une intelligence absolue sur le monde du travail, loin des poncifs de la banlieue, de l'immigration et de la délinquance - ou plutôt, la résistance économique, comme dit l'un des protagonistes. Et quand au bout de la nuit cet ex-taulard qui a lu Karl Marx et Rimbaud en prison raconte son enfance de gamin de banlieue avide d'argent vite gagné, le feu qui couve révèle la puissance politique d'un film aussi sensible que subversif."
(Céline Guénot - Visions du Réel)

Les Mureaux, in Paris suburbs. The social housing areas awake to a black and white that cancels out the anticipated greyness of the districts. A few kilometres away, the Renault plants still employ a number of the inhabitants, starting with the children of those who were brought in from Africa and the Maghreb in the 1960s. What remains of the working class? Below the lines of the buildings, at the entrance to the factory with the unionised and the militants, or on the shore of a lake, Manon Ott nourishes her film with the speech of those who live there, be it reasoned, soft, rebellious or sung. From the social struggles of the past to the precariousness of modern slaves, the unemployed and the temporary workers, she constructs a collective discourse of absolute intelligence about the working world. She breaks away from the clichés of the suburbs, immigration and delinquency or, rather, economic resistance, as one of the protagonists puts it. And when at the end of the night, this ex-con who read Karl Marx and Rimbaud in jail recounts his childhood as a suburban kid hungry to earn fast money, the smouldering fire reveals the political power of a film that is at once sensitive and subversive.
(Céline Guénot - Visions du Réel)

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