Madame V., Monsieur S.

Madame V. Monsieur S. : deux témoignages sur les déportations dans les camps nazis : Betty Van Sevenant, brugeoise et Tobias Schiff, polonais. Deux récits séparés, pour deux routes qui ne se sont jamais croisées. Et pourtant, deux histoires tragiquement semblables, marquées au fer rouge par la douleur, la souffrance, la lutte. Avec retenue mais aussi émotion, avec discrétion et pourtant avec précision, la même souffrance est évoquée de la même façon : narration de l’horreur au quotidien, pas celle des tortures, mais bien celle qui est faite de la disparition des visages connus, aimés. Celle aussi de la difficulté de demeurer un être humain, là où les fonctions vitales de base sont constamment menacées d’interdit et demandent une force hors du commun pour être satisfaites ou accomplies. Avec une extrême pudeur, la caméra se contente d’enregistrer les témoignages. Pas de mélo, pas de voyeurisme, pas de reportage. Madame V. Monsieur S. nous apprend plus sur les déportations qu’un documentaire bourré de chiffres et de statistiques.