Sans savoir où on va

Séduit par Damien, un militant politique investi, Kevin s’engage pour la campagne des présidentielles aux côtés du Front National. Au volant de sa voiture, Kevin revient sur ses origines de gauche, et sur les incohérences au parti communiste qui ont provoqué son départ. En continuant à s'inspirer des valeurs humanistes de la gauche et bénéficiant d’un intérêt de la part des autres sympathisants, Kevin s’impose avec éloquence comme un charismatique politicien. Damien, avec qui il entretient une relation de séduction, l’encourage à prendre cette place grandissante au sein du parti. Kevin, personnage romantique, propose une vision de la politique déconnectée des faits et de l’histoire au point d’oublier les antécédents qui entachent le parti pour lequel il milite.
Parfois lucide, parfois perdu, il est convaincu que l’idéal populaire est dans l’ouverture et la tolérance. Lorsqu’au marché Damien parvient à soutenir une discussion avec l’un des habitants de Vénissieux, à priori sceptique, une étincelle provoque la discorde entre les passants qui se retournent alors contre Kevin et Damien. Ce dernier est élu au conseil municipal, il a un arène pour s’exprimer alors que Kevin lui est relégué à la salle d’attente, où seule la caméra l’écoute. Le Front National, dit-t-il, lui donne la possibilité de penser librement. Il sera finalement obligé d’assister à une scène où se déroulent devant lui les contradictions de son parti. Kevin semble être le symptôme d’un vide politique. Il nous pose à travers le film une question essentielle : pourquoi est-ce au Front qu’il a trouvé cette place ?