London Calling

C’est un détour par l'histoire et le cinéma que l'on propose dans London Calling, pour mieux aborder le présent surmédiatisé de la "crise des migrants". Le film met en scène un groupe d'acteurs amateurs, anciens habitants de la "Jungle de Calais", qui incarnent Jean-Paul Belmondo et ses acolytes de Week-end à Zuydcoote. Réalisé par Henri Verneuil en 1964, ce film décrit les errances d'un groupe de soldats français, piégés dans la "Poche de Dunkerque", et cherchant à s'embarquer pour l'Angleterre en pleine débâcle de mai/juin 1940.
Sous forme de vignette et dans un dialogue entre histoire et paysage, l'image contemporaine vient s'inscrire dans l'archive historique noir et blanc, photographique (image de l'Opération Dynamo conservée à l'Imperial War Museum de Londres), et dans l'archive cinématographique (extraits de Dunkirk, de Leslie Norman, 1958, dont Christopher Nolan a réalisé un remake en 2017). Le sort de quelques milliers de personnes coincées entre l'Europe et l'Angleterre semble aujourd'hui, en temps de paix, un problème insurmontable. Il y a près de 80 ans, piégés à Dunkerque par l'avancée des troupes nazies, ce ne sont pas moins de 340 000 hommes que Britanniques et Français parvinrent à faire traverser et à sauver en 9 jours. Confronter le présent à l'histoire ne peut ainsi se résumer au vœu pieux du "plus jamais ça" ; c'est aussi se rappeler de ce dont l'on fut un jour capables, ensemble, contre vents et marées.