Le Temps des cerises

Documentaire
    Réalisé par Jean-Paul Dreyfus (Le Chanois) • Écrit par Pierre Unik, Jean-Paul Dreyfus (Le Chanois)
    France • 1937 • 81 minutes • 35 mm • Noir & Blanc
  • N° ISAN :
    non renseigné
Résumé

Le clivage entre de riches industriels qui fraudent le fisc, et des ouvriers vivant dans la misère, au cours de quatre époques différentes (1895, 1900, 1914, 1937).
Le temps de la narration est rythmé par les trois Expositions universelles qui se sont tenues à Paris : l’Exposition universelle de Paris de 1889, celle de 1900 et celle de 1937…

"Sur le terrain des longs-métrages, le poids des consignes militantes enfermait, il est vrai, Ciné-Liberté dans un cercle vicieux, l’obtention du visa de la censure étant pour ces productions une nécessité vitale. Ainsi le premier d’entre eux à sortir dans les salles commerciales, Le Temps des cerises, visionné par la commission le 20 novembre 1937, dut-il quand même subir quelques coupures. Ce film, qui se présentait comme une fiction, débouchait en effet sur un message politique explicite, pris en charge alternativement par des comédiens et des hommes politiques, comme dans
La vie est à nous ; ainsi, vers la fin, une tirade politique prononcée par Svetlana Pitoëff était-elle suivie d’un discours "réel" de Jacques Duclos. […] Le scénario, ou plutôt la démonstration signée de Dreyfus et Pierre Unik – ce dernier assurant sans doute le contrôle idéologique -, mettait en image le destin d’un mécanicien, Ravaux entre 1895 et 1937. Le film commençait par un parallèle entre sa naissance et celle, contemporaine, d’un fils de famille aisée, mais ne le poursuivait pas avec système, préférant s’intéresser au plus pauvre des deux, tout en signalant épisodiquement l’écart entre les deux conditions. […] La différence par rapport à l’avant-mai 1936 – La vie est à nous, par exemple – tient un peu dans l’affinement du discours qui visait ici précisément deux publics : l’amélioration du sort des vieux, montrés in fine à travers leur participation à des meetings du Front populaire, y était liée à l’action des jeunes, représentés par un "beau couple sain et franc (non pas de jeunes premiers, mais d’amoureux-à-la-sortie-de-l’usine)", pour reprendre la formulation de L’Humanité, et par le (petit-) fils Ravaux, typé militant du parti. Elle tient surtout à la tonalité générale d’un récit plutôt bon enfant et, au sens strict, détendu, destiné à illustrer le discours que Jacques Duclos prononça lors de sa première projection publique : "Les communistes ont du cœur"."
(Pascal Ory in La Belle Illusion, culture et politique sous le Front Populaire, Biblis Histoire, CNRS éditions, 2016)

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