Quality Control

Documentaire
    Réalisé par Kevin Jerome Everson • Écrit par Kevin Jerome Everson
    États-Unis • 2011 • 71 minutes • 16 mm • Noir & Blanc
  • N° ISAN :
    non renseigné
Résumé

Tourné dans le décor d’une teinturerie de Prichard, en Alabama, Quality Control se compose de longs plans sur le travail quotidien. La répétition minimaliste des gestes dévoile un sens du détail et une concentration sur le travail exceptionnels. Simultanément, l’œil de l’auteur dissèque et analyse le fonctionnement de la teinturerie, qui est révélé par les gestes mêmes des employés. La noblesse des corps annihilée par les conditions de travail est ainsi restaurée. Le regard étudie d’abord la forme du travail pour ensuite se focaliser sur la construction de l’image.[...] L’attention aux détails et aux conditions environnementales dans lesquelles vit le restant de la classe ouvrière, qui se bat pour survivre, se trouve au cœur de l’esthétique d’Everson. Ses préoccupations sociales s’expriment à travers l’attention rigoureuse accordée à la réalité des travailleurs, qui devient une image en miroir de son travail. Everson crée ainsi un lien de solidarité entre les deux travaux : celui de l’artiste et celui de l’ouvrier. L’approche intellectuelle de l’auteur dialogue avec les gestes des ouvriers. La musique des gestes crée un rythme suggérant un blues mélancolique et silencieux. Le travail à l’usine, pilier économique de la classe ouvrière afro-américaine, devient pour ainsi dire un témoin archéologique de la réalité de quartiers entiers. Tout un univers s’est effondré ou est en train de le faire. Seuls survivent les gestes des ouvriers – mais pour combien de temps encore ?
(Giona A. Nazzaro)

Shot in a dry-cleaner’s in Prichard, Alabama, Quality Control is made of a set of long takes on the daily toil. The minimal reiteration of the gestures exposes an attention for detail and a concentration on one’s job that are exemplary. At the same time, the author’s gaze dissects and analyses how the factory functions, which is revealed through the very gestures of the factory workers. This way, the nobility that the bodies were denied by the working conditions is restored. Thus, the attention of the gaze shifts from the study of the form of work to the perception of the construction of the image. [...] The attention paid to detail and the environmental conditions, in which what remains of the working class still struggles for a wage, is at the heart of Everson’s aesthetic concerns. His social concerns are formulated through a rigorous attention to the reality of the workers that becomes a mirror image of his work. Everson thus creates a bond of solidarity between the jobs: the job of the artist and the job of the factory worker. Intellectuality becomes an interplay based on manuality. The music of gestures becomes a rhythmic pattern that evokes a silent and unheard mournful blues. Factory jobs, the economic backbone of the African-American working class, almost become an archaeological reminder of the reality of entire neighbourhoods. An entire world collapsed or is collapsing. What still lives on (but for how much longer?) are the gestures of the workers.
(Giona A. Nazzaro)

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