Brise-Lames

Titre anglais : Rising from the Tsunami
Documentaire
    Réalisé par Jérémy Perrin, Hélène Robert • Écrit par Jérémy Perrin, Hélène Robert
    France • 2019 • 68 minutes • Couleur
Résumé

Au Japon, après le tsunami sans précédent de 2011 qui fit vingt mille morts et laissa une terre dévastée, les disparus reviennent des profondeurs de la mer pour hanter les vivants. Alors que se dresse un mur brise-lames titanesque, des histoires de fantômes se propagent le long de la côte japonaise. Le paysage de la reconstruction devient ce monde intermédiaire où le visible et l’invisible se confondent.

"Depuis une étrange forêt lumineuse, un homme raconte qu’une jeune femme de la région est régulièrement visitée par des morts emportés par le tsunami qui a ravagé la baie il y a quelques années. Sur les images d’arbres qui accompagnent son récit, se sur-impriment de petites méduses translucides. Fantômes et eaux profondes ont envahi le territoire. Traversant un littoral décharné qui semble avoir été recouvert d’une immense bâche, comme une dépouille que l’on doit déplacer, les cinéastes récoltent des témoignages. En s’engouffrant ici, le tsunami a ouvert une brèche, l’au-delà s’est infiltré. Des survivants racontent que sur un pont de la ville, des âmes errantes se promènent et que certains les ont vus. Les victimes du tsunami, dit-on, sont des morts contrariés, leur départ est repoussé. Ces morts-là sont en sursis ou peut-être est-ce le sort des vivants, en attente dans cette zone désolée où il ne reste rien. Les rescapés naviguent entre les villes provisoires élevées après la catastrophe et les villes en reconstruction. Un pied dans le passé, un autre vers l’avenir, ils se rassemblent, témoignent et prient pour s’apaiser pendant que sur la côte se dressent des brise-lames, d’immenses digues de béton conçues pour retenir les prochaines vagues. Ces barrages contre le Pacifique défigurent le paysage, et au souvenir qu’ils incarnent se mêle une attente sinistre. Murs colossaux supprimant l’accès à la mer où certains continuent de disperser les cendres de leurs morts, à côté de ceux qui continuent de chercher les disparus. Les digues ne repoussent pas les morts, il faut cohabiter dans ce temps en suspens."
(Clémence Arrivé)

From a strange luminous forest, a man recounts that a young local woman is regularly visited by the dead who were swept away by the tsunami that devasted the bay some years ago. On the images of trees accompanying his story, small translucid jelly fish are superim­posed. Ghosts and deep waters have invaded the territory. Crossing an emaciated beach that seems to be covered by an enormous tarpaulin, like a cadaver that needs taking away, the filmmakers gather eye-wit­ness accounts. When the tsunami engulfed the place, it opened a breach through which the afterlife has now seeped. Survivors say that wandering souls walk over a bridge in town, and that some people have seen them. The tsunami victims, so they say, are the thwarted dead, their departure has been delayed. These dead are in suspension, which is also perhaps the fate of the living, waiting in this deso­late area where nothing remains. The survivors navigate through the makeshift towns erected after the catastrophe and the towns being rebuilt. One foot in the past, the other in the future, they come together, bear witness and pray to find peace, while, on the coast, breakwaters, huge concrete dykes to hold back the next waves, are being constructed. These breakwaters against the Pacific disfi­gure the landscape, and the memory they embody mingles with an ominous waiting. Colossal walls cutting off access to the sea, where some still scatter the ashes of their dead, while others continue to look for the missing. The breakwaters do not reject the dead and everyone has to live together in this suspended time. 
(Clémence Arrivé)

À propos du film
Sélections et distinctions
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