Arabat - Au-delà de nous

Les Monts d'Arrée nous ont permis de nous réapproprier la terre comme on se réapproprierait notre corps et donc nos pensées. Ça nous donne du courage, de la confiance pour aller voir ailleurs et c'est le sujet de la deuxième partie. Entre l'image et le verbe, l'intime et l'universel, la patience et l'urgence, les catastrophes et l'entraide, l'étau se resserre et plus il se resserre, plus la vie se libère. C'est l'ouverture des possibles dans un système capitaliste devenu mortifère pour la vie toute entière au point de la menacer d'extinction.
Arabat ! C'est l'affrontement entre des visions du présent et de l'avenir radicalement opposées. Arabat ! Il s'agit de continuer à sortir de nos espaces de confort. Interdit pour nous d'être dans le déni, de céder à l'anesthésie et à l'amnésie, de vivre dans notre bulle en ayant connaissance de toutes les situations de détresse, de ne pas faire de lien entre les luttes, de se diviser.
Dans les collectifs où nous allons, on se souvient des ancêtres, des sorcières, des indiens et on invente ce que c'est que d'être politique et terrestre maintenant. La ZAD de Notre-Dame-des-Landes se déploie dans toute la France, on dirait, à travers le mouvement des gilets jaunes. Les cabanes se multiplient. Enfin les ronds-points sont vivants, la joie d'être ensemble circule et c'est une question de dignité et au fond de vie ou de mort. D'où part le mouvement et où va-t-il ? On ne sait pas exactement mais nous l'accompagnons, reconnaissantes de son existence et soucieuses de son devenir qui est aussi le nôtre.