Journal de campagne

Ciné-journal tourné dans les territoires occupés au moment de l'invasion du Liban, Journal de campagne retourne le pouvoir de la caméra contre celui des fusils : au cours de la séquence très tendue qui ouvre le film, Amos Gitaï filme une altercation avec l'armée israélienne qui veut l'empêcher de filmer au domicile de Bassam Chakaa, maire palestinien de Naplouse, assigné à résidence.
Gestes, menaces, intimidations : le moteur de la caméra n'est finalement pas coupé.
Pouvoir du cinéma : renvoyer l'image de sa propre violence à l'occupant, tout en en montrant la banalité.
De ce pouvoir, Amos Gitaï use et abuse et c'est tant mieux : chaque plan ici est une épreuve, faisant durer la prise jusqu'au malaise, jusqu'au moment où les contradictions éclatent...