Volto di Sicilia n. 8 - 1. I Frutti del Sole - 2. Sicilia chiama mondo

La série Volto di Sicilia est un projet à part du réalisateur de Catane, Ugo Saitta. Le numéro zéro a été réalisé en 1951 ; dix ans plus tard, entre 1962 et 1969, neuf autres suivirent. Chaque numéro a une durée variable, comprise entre huit et dix minutes, et contient deux ou trois sujets, de trois ou quatre minutes chacun. Il s'agit de sujets d’actualité ou de chroniques ; des anecdotes sur les vedettes de cinéma qui fréquentent Taormina jusqu’à la production agricole sicilienne ou des sujets à caractère social, tel que le tremblement de terre de 1968 dans la vallée du Belice, ou des questions politico-économiques telles que la construction du complexe pétrochimique de Gela.

I Frutti del Solesi commence par une séquence au rythme syncopé, composée de plans rapprochés : le décollage d’un avion, un marteau-piqueur, une femme insomniaque, le bruit d’un train, un boxeur qui encaisse les coups répétés de son adversaire, un homme et un enfant qui ouvrent nerveusement une boîte de conserve... Toutes ces images représentent la vie de stress à laquelle est soumis chaque jour un habitant des grandes villes. Suivent des séquences douces qui dépeignent la beauté et la paix des citronniers de l’Etna, avec des gros plans sur les "fruits du soleil" : les citrons jaunes de la Sicile. Le réalisateur souligne non seulement l'importance des agrumes pour la santé, mais également leur potentiel économique, moyen de relancer et de développer toute la Sicile.

Sicilia chiama mondo est consacré au tourisme en Sicile. L'épisode s'ouvre sur des images du Festival des amandiers en fleurs, qui a lieu chaque année à Agrigente pendant la première semaine de février et qui marque, pour le réalisateur, le début du printemps sicilien. Les images suivantes sont celles de deux lieux auxquels Ugo Saitta est particulièrement attaché : Taormina et l'Etna. Alternances d'images estivales typiques (falaises, baigneurs, campeurs) et d'images d'hivernale : pistes de ski, skieurs et paysages enneigés. Le film se poursuit au moment des célébrations de la Pâques orthodoxe, dans la province de Palerme. La caméra se concentre sur les précieux costumes traditionnels portés par les femmes à cette occasion, vêtements du XVe siècle, transmis de mère en fille. Un groupe folklorique russe, invité à participer au Festival des amandiers en fleurs, clôt le film.