The Rabbit and the Teasel

Eléments fictifs et autobiographiques se mêlent harmonieusement dans ce conte lyrique qui entraîne le spectateur dans un univers de beauté, de mort et de décadence. L’auteure et réalisatrice Els Dietvorst zoome sur l’âpre réalité d’une année pluvieuse qui pousse un fermier au désespoir. Dans une campagne irlandaise au décor intemporel se déroule une parabole contemporaine aussi envoûtante que déstabilisante. Vie, mort et miracles dans une famille d’agriculteurs irlandais. Une authentique autobiographie se mue en fiction pour revenir à une notion encore plus profonde de réalité. D’aucuns pourraient critiquer l’excès de fiction, mais l’artifice a rarement été aussi naturel et opportun. Traitant de la mémoire, le film considère que nous mélangeons faits réels et impressions affectives construites dans notre perception du monde. Un récit magistral, un travail extrêmement précis sur les textes et la puissante esthétique d’un paysage rural hors du temps s’associent parfaitement avec le rythme lent et implacable du souvenir et la mélancolie d’une innocence perdue.
(Paolo Moretti)