India Cabaret

Devant la caméra bienveillante de Mira Nair se libèrent, parfois jusqu’au rire, les paroles de danseuses et prostituées indiennes dont certaines ont fui des mariages forcés, tandis que d’autres sont encore mariées.

"Dans une banlieue de Bombay, la (future) réalisatrice de Salaam Bombay filme une boite de strip-tease minable. Les danseuses parlent de leur vie, on suit l’une d’entre elles lors d’un voyage dans sa famille qui la rejette. On suit aussi chez lui un des clients fidèles du cabaret. Tout cela aurait pu être de l’ordre du voyeurisme : les liens d’amitié et de confiance, évidents à l’image, que la réalisatrice a su tisser avec l’ensemble de ceux et celles qu’elle filme, désamorcent tous les pièges, et font du film une "élégie" à la femme indienne. L’intelligence du film se manifeste aussi dans l’attention portée aux hommes, rassemblés dans une des séquences en une "table ronde" improvisée qui en dit long sur le poids des mentalités traditionnelles."
(Images en bibliothèques)