J'ai aimé vivre là

Documentaire
    Réalisé par Régis Sauder • Écrit par Régis Sauder
    France • 2020 • 90 minutes • Couleur
  • N° ISAN :
    non renseigné
Résumé

Dans la ville nouvelle beaucoup de gens arrivent d'ailleurs, se mélangent, trouvent une place. Leurs histoires se croisent et s'incarnent ici à Cergy, où Annie Ernaux a écrit l'essentiel de son œuvre nourrie de l'observation des autres et de son histoire intime.

"Cergy-Pontoise, en banlieue parisienne, ville construite à partir des années 1970, voilà le théâtre du dernier opus de Régis Sauder. Si l'évocation de l'Est natif de son Retour à Forbach (2017) questionnait déjà la commune, le commun, les communautés et leurs enchevêtrements contradictoires, il se conjuguait, sur le mode autobiographique annoncé par un titre emprunté à un autre fameux Retour, à la première personne du singulier. Mais Cergy-Pontoise n'est pas Forbach, et Régis Sauder a décidé, en visiteur curieux et courtois, d'emprunter un guide, ou plutôt plusieurs. Soyons plus clairs : Annie Ernaux, écrivaine dont l'œuvre à caractère autobiographique ne compte pas sans la dimension sociologique et politique, habite Cergy-Pontoise et le revendique : "j'ai aimé vivre là". En outre, sa vision du récit de "soi" en appelle, dans une tradition baudelairienne, à la foule des passants : ce sont les autres, écrit-elle sans équivoque, qui lui livrent "son" image : ce sont les visages, les allures, les bribes de conversation des habitants de cette ville qui sont porteurs de ses "confessions". À cette position exemplaire s'ajuste la singularité de Cergy-Pontoise et de son histoire urbanistique : ville nouvelle dont un ancien village est le centre, urbanisme délibérément utopique (une préfecture, par exemple en forme de pyramide inversée), population aux origines mélangées, etc. Voilà du coup un film écrit au nous, et un cinéaste qui délègue avec la plus grande des attentions le cheminement de son film, qui s'égare avec appétit dans ces lieux si souvent caricaturés, qui réinvente le portrait d'écrivain, qui parvient à pointer la beauté diffractée de destinées d'ordinaire occultées."
(J.-P. R. - FIDMarseille)

"Here it is: Cergy-Pontoise, a town in the Parisian suburbs built in the Seventies, theatre of Régis Sauder's last opus. If, by evoking the native East of his Retour à Forbach/Back to Forbach (2017), the film questioned townships, the common, communities and their contradictory entanglement it was, however, conjugated in the first person of the singular following an autobiographical technique which a title borrowed from another famous Return had previously announced. Cergy-Pontoise, however, is not Forbach and, like a curious and courteous visitor, Régis Sauder decides to borrow a guide – several guides, actually. Let's make this clear: Annie Ernaux, a writer whose autobiographical works highlight sociological and political dimensions, lives in Cergy-Pontoise and she states it clearly: "I loved living there". In addition, her vision of tales of the "self", in line with Baudelairean tradition, conjures up images of crowds: it’s the other people, she writes unequivocally, who give her "her" image: faces, allures, bits of conversation from inhabitants in this town who carry their "confessions" within themselves. The uniqueness of Cergy-Pontoise and its urban history is adjusted to such an exemplary position: a new town whose centre is an ancient village, with its deliberately utopian urban planning (a prefecture building, for instance in the shape of a turned over pyramid), a population of mixed origins, and so forth. So here is a film written according to us, and a film-maker who delegates with the utmost care the film's direction as it gets lost with such taste for those places often mocked of, re-inventing a writer's portrait as he succeeds in pointing the diffracted beauty of often concealed destinies."
(J-P.R. - FIDMarseille)

Sélections et distinctions
Comment avoir accès au film ?