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Résumé

Située à la pointe la plus méridionale de la Terre de Feu chilienne, dans un village de pionniers, à Porvenir, cette salle est l’œuvre de deux aventuriers – l’un Croate, l’autre Allemand – qui, en 1902, se demandèrent ce qu’ils feraient, de leurs longs hivers, sur cette terre désolée et aride.
Et si on ouvrait un cinéma ? dit l’un à l’autre.
Et comme ils n’avaient point de films à montrer, ils décidèrent d’en tourner. L’un tourna des fictions et l’autre des documentaires. Et filma la vie quotidienne, les rites et les fêtes des autochtones, les légendaires peuples Alakalufs qui vivaient nus sur la glace. Sans le savoir, ils furent les premiers cinéastes ethnologues et filmèrent des civilisations aujourd’hui disparues.

"Joël Farges s’inspire de la nouvelle de Luis Sepúlveda Dernières Nouvelles du Sud (2012) pour raconter la naissance du cinéma latino-américain à Punta Arenas, à l'extrême sud du Chili. Sa caméra y cherche des traces du passé, notamment dans un cinéma réaménagé comme aux premiers jours. À l’aide d’images d’archives et d’extraits de films fondateurs, la voix off retrace la double histoire du cinéma et de la colonisation de la Terre de Feu.
Deux jeunes immigrés, le Croate Antonio Radonic et l’Allemand José Bohr, s’ennuient à Punta Arenas et décident d’y ouvrir la première salle de cinéma d’Amérique latine. Ils montent ensuite sur un baleinier pour ramener de Paris une caméra et des films vierges : ils documentent alors la vie des habitants de Terre de Feu, et, inspirés par les films vus en Europe, s’essaient au burlesque avec Un Billet de loterie (1918), première fiction d’Amérique du Sud. Alors que Radonic continue à filmer des actualités dans ce port qui périclite, Bohr part et devient une star : il compose des tangos à Buenos Aires, devient acteur à Hollywood, incarnant notamment le méchant dans le western Rogue of the Rio Grande (1930), et poursuit une carrière comme réalisateur au Mexique puis au Chili. Les deux amis auront au final peu filmé les autochtones, les Alakalufs, assimilés de force ou exterminés, mais leurs images restent un vibrant témoignage de la nouvelle société chilienne, issue de l'immigration."
(Martin Drouot)

Located in a pioneer village in Punta Arenas at the most southerly point of Chilean Tierra del Fuego, this cinema was created in 1902 by two adventurers, one Croat, the other German. They were jobless: why not open a movie house ?
As they were short of films, they decided to make some: fictions and documentaries. In particular, they filmed the daily lives, rituals and festivities of the indigenous people, the legendary Alakalufs, who lived naked on the ice.Without knowing it, they were the world’s first ethnological filmmakers, recording civilisations that no longer exist.

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