La Forêt des pionniers

Des arpents de neige et des lacs gelés. Un peuple de coureurs de bois, lointains descendants de bretons et charentais fuyant la misère et l’autorité du roi de France. Installés sur les berges du fleuve Saint-Laurent entre les actuels Montréal et Québec, ils ont adopté les mœurs et coutumes indiennes pour survivre à l’implacable du Canada.
Quatre siècles plus tard, l’écrivaine Francine Ouellette, enchaîne les romans sur amérindiens et colons français que la forêt n’a jamais cessé de protéger… Ces hommes d’origine si différentes sont au creux du bois comme dans les bras de leur mère. Francine vit au bord d’un lac immense perdu au cœur de la forêt boréale. C’est elle qui nous entraîne à la rencontre des chasseurs, trappeurs, bûcherons, blancs, métis, Amérindiens.
Comme les distances sont immenses, Francine utilise l’avionette de son compagnon Gaston, pilote chevronné. Et vue du haut, la forêt change de visage… Eventrée par endroit, chétive ailleurs, malmenée presque partout. De jour comme de nuit, des armées de monstres métalliques dévorent les arbres par million pour alimenter les usines de pâte à papier ou de lambris. Pour Oscar l’Algonquin, c’est l'âme de son peuple qui s’en va. Chaque arbre est un bout de mémoire, des fragments de récit pour qui sait lire dans l’écorce… Des voisins de Francine ont décidé de revenir à l’exploitation forestière avec des chevaux… Le grand bond en arrière ? Pas sûr, il semblerait même que ces bûcherons gagnent plus que leurs collègues motorisés. Et vu du ciel, il n’y a pas trace de blessures.