Premier Royaume

Titre anglais : First Kingdom
Documentaire
    Réalisé par Ioanis Nuguet • Écrit par Adrien Nuguet, Ioanis Nuguet
    France • 2021 • 91 minutes • Couleur
  • N° ISAN :
    non renseigné
Résumé

"Affronter le scandale de la mort, la conjurer, garder traces des événements est l’ambition généreuse qui anime ce film en forme d’offrande. Lorsqu’il apprend la maladie de sa mère, Ioanis Nuguet quitte Bali où il se consacre au théâtre et décide de faire un film avec elle. Ainsi naît Premier Royaume, d’abord pour l’accompagner dans sa lutte, et finalement pour produire le travail de deuil face à l’ébranlement de la mort qui finira par l’emporter et qui réveillera d’autres morts. De Bali à la France, la filmant elle et ses proches, le film instaure un dialogue des morts avec les vivants, dont Ioanis Nuguet cinéaste se fait le passeur. Entraînés par le lyrisme d’un montage vertigineux où les séparations sont déjouées, nous voilà emportés dans un maelstrom d’images, de lieux, de gestes. Ainsi en témoigne d’abord la chronologie défaite, qui permet de rejouer les présences et les connexions secrètes entre les temps, entre la mort et la vie. Peu de mots aussi, laissant la part belle à la puissance de la musique et aux mouvements des corps, parfois jouant ou mimant, captés dans le flux d’une caméra mouvante. Va-et-vient d’un règne à l’autre, des êtres aux éléments – la mer, le feu – dont la matière convoque les rites, le théâtre d’ombre balinais comme la figuration de rêves. Sous forme d’un grand poème libre et souverain avec en son cœur le cinéma et ses puissances, le film fait le pari d’accueillir le réel pour le transformer. Un cinéma en manière d’ode aux vertus du faux et de l’imaginaire. Un film où les êtres à venir comme les disparus sont réunis dans ce qui constitue à la fois une quête et un désir d’apaisement. Un peu comme un rituel, de ceux que l’on s’invente, et un monument paradoxal à la vie et à la mère disparue."
(Nicolas Feodoroff - FIDMarseille)

"Facing up to the outrage of death, warding it off and keeping track of events is the generous ambition that drives this film, offered up as a libation. When he learns of his mother’s illness, Ioanis Nuguet leaves Bali where he works in theatre and decides to make a film with her. This was the seed that grew into First Kingdom, first to accompany her in her struggle, and ultimately to carry out the task of mourning after the distress of death that eventually takes her, awakening others from the dead. From Bali to France, filming her and her loved ones, the film establishes a dialogue between the living and the dead, and Nuguet-as-filmmaker is their go-between. Drawn in by the lyricism of the staggering editing that thwarts death’s partings, we’re carried away in a maelstrom of images, places and gestures. This is first shown by the disordered chronology, replaying the secret presences and connections between times, between death and life. And very few words are spoken, giving star billing to the power of the music and the movements of the bodies, sometimes acting or miming, captured in the flow of a moving camera. The film moves back and forth from one realm to another, from people to the elements – water, fire – whose substance recalls rites, Balinese shadow theatre and the portrayal of dreams… In the form of a great poem, free and independent with, in its heart, cinema and its potencies, this film rises to the challenge of accommodating reality in order to transform it. Filmmaking as an ode to the virtues of fakery and imagination. A film in which the unborn and the departed are reunited in what’s both a quest and a longing for peace. A little like a ritual, the kind we invent, and a paradoxical monument to life and a dead mother."
(Nicolas Feodoroff - FIDMarseille)

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