Amos Oz - La Quatrième Fenêtre

Titre anglais : The Fourth Window
Documentaire
    Réalisé par Yair Qedar • Écrit par Yair Qedar
    Israël • 2021 • 86 minutes • Couleur et Noir & Blanc
  • N° ISAN :
    non renseigné
Résumé

Un an avant sa mort, Amos Oz (1939-2018), se sachant condamné par un cancer, demandait à son amie et biographe Nurith Gertz de ne surtout pas écrire son panégyrique, se déclarant "enfant gâté", "avide d’honneurs", en bref "une mascarade ambulante".
Si le film dément ce noir autoportrait, esquissé d’une voix déjà lasse au téléphone par l’écrivain, il n’édulcore pas les ambivalences de son immense sujet. Dévoilant l’homme et ses abyssales fragilités, Yair Qedar retrace le destin romanesque d’un des plus grands maîtres du genre. Celui, d’abord, d’un enfant unique et aimé se surpassant pour ne pas décevoir ses parents, jusqu’au trou noir, à 12 ans : le suicide de sa mère, fin et début de tout. Car de sa rage adolescente à son imaginaire refuge, tout peuplé de mots, de sa jeunesse au kibboutz à sa gloire littéraire, l’auteur de Mon Michaël – le Madame Bovary israélien – n’a cessé de tenter de vivre avec cette incompressible douleur, se glissant, dans son absolu chef-d’œuvre Une histoire d’amour et de ténèbres, derrière la fenêtre de sa mère pour l’apprivoiser. Aspirant, entre autres ambitions, à être bon, Amos Oz sera aussi déchiré, à la fin de sa vie, par la rupture totale avec sa fille cadette, Galia, qui lui reprochera de l’avoir humiliée et maltraitée. À tort ou à raison, mais sans pouvoir réellement s'en expliquer, regrettera l’écrivain accusé, dont les "familles malheureuses" restaient une source inépuisable d’inspiration.
Au fil d’entretiens enregistrés avec sa biographe, de témoignages de ses proches – membres de sa famille, amis et hommes politiques et, surtout, d’extraits de ses textes magnifiques, infusés de cette "ultime nuance" qu’évoque son frère de lettres David Grossman , ce documentaire immerge dans l’œuvre et la psyché de l’icône. Chroniqueur de son pays en devenir, l’écrivain, qui s’insurgeait depuis la guerre des Six Jours contre l’occupation des Territoires palestiniens au risque même de servir d’alibi à Israël, avait joué de son influence auprès de Shimon Pérès dans les accords d’Oslo. Si l'actrice Natalie Portman, éblouie par son charisme, qui a adapté Une histoire d'amour et de ténèbres, voyait en lui une "rock star", Amos Oz confessait que, "depuis ses 12 ans et demi, il sent au fond de lui qu’il ne vaut rien [...] parce que la femme qui comptait le plus est partie en claquant la porte...".

Behind the international success story of Amos Oz, a symbol of the Israeli conscience and a writer translated into 45 languages, lurked a double tragedy. When he was 12 years old his mother committed suicide, and a few years before his death his daughter accused him of being physically and mentally violent, ending all communication him. In a series of conversations with his latest biographer, presented in the film, weaving biographical passages, literature and conversations with the main people in his life, Amos Oz tells his last story.

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