Gorge profonde - Quand le porno est sorti du ghetto
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Réalisé par Agnès Poirier • Écrit par Agnès Poirier
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France • 2021 • 54 minutes • Couleur
- Réalisation :
Agnès Poirier - Écriture :
Agnès Poirier - Assistanat de réalisation :
Heike Bredol - Image :
Lionel Jan Kerguistel, Laura Geisswiller, Sophie Gousset, Jordan Freeman, Micaela Masetto - Son :
Jean-Pierre Briat, Alexander Feldman - Montage :
Barbara Bascou - Voix off :
Anna Sigalevitch - Musique originale :
David Menke, Lionel Limiñana - Mixage :
Éric Rey, Christophe de Pinho - Étalonnage :
Éric Salleron - Montage son :
Éric Rey, Christophe de Pinho - Documentaliste :
Marie Corberand
- Production (personne) :
Karina Si Ahmed - Production (structure) :
Hauteville Productions - Diffuseur :
ARTE France, RTS - Radio Télévision Suisse, VRT - Vlaamse Radio en Televisieomroep - Participation :
CNC, Procirep, Angoa-Agicoa - Ayant droit :
Hauteville Productions
- N° ISAN :
ISAN 0000-0005-B054-0000-V-0000-0000-I
Résumé
"Alors que les États-Unis sont traversés par l'onde de choc de la révolution sexuelle, la levée de la censure et la libération des mœurs font sortir le cinéma pornographique de l'ombre : l'industrie cherche à toucher un plus large public et à gagner en respectabilité. En 1972, Gorge profonde (Deep Throat), film bricolé à toute vitesse par Gerard Damiano, un coiffeur pour dames passionné de cinéma, sort sur les écrans du pays et devient aussitôt un retentissant phénomène de société, faisant de son actrice principale débutante, Linda Lovelace, la première superstar du X. Avec son scénario loufoque - l'héroïne découvre enfin l’orgasme après avoir compris que son clitoris était situé au fond de sa gorge -, il met sur le devant de la scène la question du plaisir féminin... tout en continuant de flatter l'éros, et l'ego, des hommes. Mais si ce film aussi explicite que kitsch a contribué à lever bien des tabous sur la sexualité, ses coulisses sont fort peu reluisantes. Gorge profonde est financé par la mafia, qui va se livrer ensuite à un chantage sordide sur son réalisateur. Quant à Linda Lovelace, elle révélera plusieurs années après la sortie du film avoir tourné sous la contrainte de son mari de l'époque, qui la violentait, et deviendra une fervente militante antipornographie… Une volte-face qui reflète les controverses alors de plus en plus prégnantes - notamment dans les milieux féministes - sur la question clivante de l'industrie du sexe.
Que ceux qui jugent le sujet scabreux ou anecdotique se détrompent : l’histoire et la réception de Gorge profonde, objet culturel retentissant, en disent long sur la société qui l'a produit, sur ses contradictions et ses tabous. En plus de retracer la genèse du film et de suivre le parcours atypique de son actrice principale, ce documentaire se penche sur l'histoire du cinéma pornographique, qui au tournant des années 1970 - son âge d’or - tente de se bâtir une légitimité comme cinéma de genre à part entière et de se faire sa place dans les salles grand public. Nourri d'images d'archives, le film donne la parole à des témoins de premier plan comme l'artiste et performeuse Annie Sprinkle, qui nous replonge dans l'effervescence underground du milieu porno new-yorkais, ou encore Gerard Damiano Junior, fils du réalisateur de Gorge profonde. Des cinéastes et chercheurs de la jeune génération proposent un regard contemporain, mêlant féminisme, art et politique, sur cette thématique plus actuelle que jamais."
(Arte)