Le Chant des oubliés
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Réalisé par Luc Decaster • Écrit par Luc Decaster
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France • 2022 • 64 minutes • Couleur
- Réalisation :
Luc Decaster - Écriture :
Luc Decaster - Image :
Luc Decaster - Son :
Luc Decaster - Montage :
Claire Atherton - Musique originale :
Marius Atherton, Sébastien Politi, Ibrahima Diop - Mixage :
Éric Lesachet - Étalonnage :
Olivier Dassonville - Montage son :
Éric Lesachet
- Production (personne) :
Anne-Catherine Witt - Production (structure) :
Macalube Films - Diffuseur :
Lyon Capitale TV, Vosges Télévision - Participation :
CNC, Région Auvergne-Rhône-Alpes, Procirep, Angoa-Agicoa
- N° ISAN :
non renseigné
Résumé
Usine Semperit d’Argenteuil. Face au caoutchouc en fusion, des corps s’engagent entre les rouages des machines. Le couperet tombe : délocalisation. Une symphonie s’empare alors du récit : surgit la destruction des machines, des murs… et d’une communauté étonnante.
""On lâche rien"… Ils sont une poignée, trente, cinquante peut-être, pas plus… La musique de HK résonne fort pour le dernier tour de piste. Ils chantent, s’égosillent encore mais les visages sont marqués. Tout à la fois par le travail depuis des années dans cette usine de caoutchouc à Argenteuil, par la lutte qui s’épuise, par l’inquiétude des jours sans travail qui se profilent. Nous sommes au XXIe siècle, on se souvient quand les débuts du cinéma chantaient avec le début du XXe siècle l’invention industrielle, ces symphonies à la gloire des machines. On se souvient aussi quand le cinéma militant s’inventait pour participer à des luttes ouvrières dans les années 70, ces récits épiques à la gloire des hommes. Dans le vide de l’usine où traînent encore quelques ouvriers en costume de ville comme sur la place du village, de ces images du siècle précédent, il ne reste que celles que nos souvenirs convoquent à partir de ces quelques paroles, quelques gestes du travail, quelques machines encore en marche, comme en suspension, que le cinéaste nous offre avec parcimonie, retenue, délicatesse. Pour Luc Decaster, qui en cinéaste engagé a filmé les ouvriers en lutte pendant plus de vingt ans, il s’agit de continuer à tourner, de continuer à témoigner. Sans nostalgie excessive. La trace du travail et le vide qui gagne, et puis peu à peu le désordre, l’abandon, le post-industriel et la disparition du paysage par destruction à coup de pelles hydro-électriques, pinces à béton et à ferraille. Se déploie ainsi une autre symphonie, en accord avec notre siècle, avant que tout soit effacé et qu’on ait tout oublié de la classe ouvrière."
(Catherine Bizern - Cinéma du réel)
The Semperit plant in Argenteuil. Faced with the molten rubber, bodies engage with the cogs of the machines. The hammer drops: off-shoring. Then a symphony pursues the account: rising from the destruction of the machines, of the walls…and of a surprising community.
"“We won’t give an inch”… There’s a handful of them, thirty, fifty perhaps, no more… The music of HK resonates loudly on the last round. They sing, yell at the top of their voice, but their faces are marked. By the work of many years in this rubber factory in Argenteuil, by a struggle running out of steam, by the worry of jobless days lying ahead. It’s the 21st century and we remember the time when cinema’s beginnings sang with the early 20th century to celebrate industrial inventions – symphonies to the glory of machines. We also remember when an activist cinema emerged to join the workers’ struggles in the 1970s – epic stories to the glory of men. In the empty factory where a few workers linger in their everyday clothes as they would in a village square, the only images remaining from the previous century are those conjured up by the sparse words, sparse work gestures and sparse machines still operating, as if suspended, which the filmmaker shows us with parsimony, restraint and sensitivity. For Luc Decaster, a politically engaged filmmaker who has been filming workers’ struggles for over twenty years, it is important to continue filming, continue bearing witness. Without excessive nostalgia. The vestiges of work and the creeping emptiness, then little by little the disorder, the abandonment, the post-industrial world and the disappearance of a landscape destroyed by hydraulic shovels, grapples for concrete and scrap metal. Another symphony is playing out, in tune with our century, before all is erased and we forget everything about the working classes."
(Catherine Bizern - Cinéma du réel)
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Sélections et distinctions
- 2022 • Cinéma du réel • Paris (France) • Sélection française
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