Début d'hiver

Paris, début d’hiver 2020. Pendant que certains sont privés de sorties, d’autres sont enfermés dehors. Deux tagueurs peignent une fresque contre la loi de sécurité globale dans un tunnel routier. Ils sont abordés par un habitant du lieu, où réside une communauté souterraine.

"À Paris dans un tunnel autoroutier, des jeunes gens graffent un monumental sécurité globale. Ils rencontrent plusieurs personnes qui vivent là dans des abris de fortune ou des recoins de béton ; les discussions s'engagent. Puis le film bifurque et remonte en surface, à la Cantine des Pyrénées dans le XXe arrondissement où des petits déjeuners sont proposés aux SDF. Dans la pénombre du tunnel qu’ils partagent, tous se connaissent et s’entraident. Kamel, ancien patron de bar, survit sur un matelas ; d'autres racontent l’alcool, la prison, le crack et la violence - un coup de couteau qui peut surgir à tout instant. "Je préfère être là que sur un banc. Au moins, je mourrai pas de froid cet hiver", dit l'un d'entre eux, en montrant son coin aménagé. En plein jour sur le trottoir devant la Cantine des Pyrénées, des bénévoles (parfois eux-mêmes SDF) veillent à la distribution des cafés et des tartines. Un personnage surgit pour "lancer sa campagne électorale" : "Pour que tout le monde dorme au chaud et au sec, on fera payer les riches !” Film de 2e année à La Fémis, Début d’hiver débute et s'achève par des séquences de manifestations mâtées par des régiments de CRS. La rébellion gronde..."
(Noé Vidal-Giraud - Images de la culture)