Les Poings dans les poches
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Réalisé par Marco Bellocchio • Écrit par Gisella Longo, Marco Bellocchio
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Italie • 1965 • 105 minutes • Noir & Blanc
- Réalisation :
Marco Bellocchio - Écriture :
Gisella Longo, Marco Bellocchio - Image :
Alberto Marrama, Giuseppe Lanci - Son :
Vittorio De Sisti - Montage :
Aurelio Mangiarotti, Silvano Agosti - Musique originale :
Ennio Morricone
- Production (personne) :
Enzo Doria - Production (structure) :
Doria Cinematografica
- N° ISAN :
non renseigné
Résumé
Souffrant d’épilepsie, le jeune Alessandro s’est, petit à petit, enfermé dans son monde. Perdu dans l’admiration qu’il a pour son frère Augusto, qui rêve d’épouser Lucia, et pour se donner le sentiment de dominer son destin, Alessandro entreprend de détruire le carcan familial.
"I Pugni in tasca, c’est un étau : portrait d’une famille confinée dans un domaine sans horizon aux pieds des Apennins, fatiguée par l’infirmité de ses membres (mère aveugle, benjamin déficient) et étouffée par les tentations incestueuses qui la traversent. Alessandro, mutin sans objet, en dézingue la carcasse en même temps qu’il en perpétue l’ordre : il abhorre la sénilité de sa classe, son fascisme, tout en en révolutionnant la pratique mortifère. C’est depuis cette matière âpre et difficile qu’un très grand metteur en scène émerge. Marco Bellocchio scarifie un héritage familial comme pour tailler une Italie dissimulant mal ses relents autoritaires. Sa mise en scène disciplinée, réputée à contre-courant des nouvelles vagues européennes, est contaminée par des dissonances qui fragilisent la rigueur bourgeoise. L’effort de montage pour répéter certains mouvements inflige un contrôle ironique à son antihéros en le rappelant sans cesse à son épilepsie, prolongeant son humiliation jusque dans la chair même du film. Le minable Alessandro mène une révolte égoïste, contre la famille mais pour la cellule, il est un factieux eugéniste, la barbarie menée poings dans les poches."
(Pierre Guidez - Visions du Réel)
Souffrant d’épilepsie, le jeune Alessandro s’est, petit à petit, enfermé dans son monde. Perdu dans l’admiration qu’il a pour son frère Augusto, qui rêve d’épouser Lucia, et pour se donner le sentiment de dominer son destin, Alessandro entreprend de détruire le carcan familial.
"I Pugni in tasca is a vice: a portrait of a family stuck on a horizonless estate at the foot of the Apennine Mountains, exhausted by the infirmity of its members (the mother is blind, the youngest child is slow) and suffocated by the incestuous temptations that run through it. Alessandro, a rebel without a cause, lambasts its carcass while perpetuating its order: he abhors the senility of his class, its fascism, while at the same time revolutionising its mortiferous practice. From this harsh and difficult subject matter emerges a great director. Marco Bellocchio skewers a family heritage as if to lance Italy itself, struggling to hide its lingering authoritarianism. His disciplined mise en scène, known for going against the grain of the European nouvelle vague, is contaminated by dissonances that weaken the bourgeois rigidity. The editing effort, in order to repeat certain movements, imposes an ironic control on his antihero, ceaselessly reminding him of his epilepsy, extending his humiliation right into the very body of the film. The wretched Alessandro leads an egotistical revolt, against family but for the family unit; he is a eugenic rebel, his cruelty carried out with fists in the pocket."
(Pierre Guidez - Visions du Réel)
À propos du film
Sélections et distinctions
- 2022 • Visions du Réel • Nyon (Suisse) • Invité d’honneur Marco Bellocchio