Mercury

Documentaire
    Réalisé par Chris Welsby • Écrit par Chris Welsby
    Canada • 2016 • 23 minutes • HD • Couleur
  • N° ISAN :
    non renseigné
Résumé

"Mercure est le nom du dieu romain du commerce et des échanges. Il est aussi le protecteur capricieux des négociants, des marchands ambulants, et le protecteur des fraudeurs, des bandits et des voleurs. Dans la mythologie grecque, il était connu sous le nom d’Hermès, le messager ailé des dieux ; mais c’est plus tard, en tant que déité romaine, qu’il a acquis sa réputation d’incorrigible joueur de tours , de pourvoyeur de fausse information, dont le nom a fini par devenir synonyme d’intransigeance, de subterfuge et de chicanerie.
Au début des année 1950, la Ford Motor Corporation adopte le nom de "Mercury" pour leur nouvelle gamme d’automobiles à huit cylindres et achète les droits de la chanson "Mercury Boogie" de K.C Douglas et Robert Geddins. Enregistrée pour la première fois en 1948 et plus connu par la suite sous le titre "Mercury Blues", la chanson rend un hommage douteux à l’automobile américaine.
Bien que l’idée de cette vidéo doive beaucoup à la chanson éponyme, elle a commencé avec ma découverte d’une voiture abandonnée des années 50, laissée à la rouille au fond d’une forêt près de chez moi. La vidéo explore les restes rouillés du moteur et de l’habitacle. L’énorme moteur huit-cylindres avec ses multiples valves à ressort et son ventilateur cassé évoque le décor miniature d’un film de science fiction. Ainsi, les images vaguement familières peuvent passer pour les fragments restants d’un film SF situé dans un futur peu éloigné.
La bande-son, très produite, vient entièrement d’enregistrements réalisés sur place. Le but était qu’elle se rapproche des effets sonores d’un générique de science-fiction et, ne serait-ce que par défaut, de l’ambiance spatiale du "Lux Eterna" du compositeur Gyorgy Ligeti, désormais indissociable du classique de Kubrick "2001…"
Toutefois, ce n’est pas la science fiction mais la science de la décomposition qui domine dans ce décor de film abandonné. Les couleurs s’étendent du bleu pastel industriel au jaune joyeux, rose acide, vert de pourrissement galvanique, et les fatales taches rouges de cette ennemie redoutée de l’automobile – la rouille. Là, cachée sous la voûte de la forêt, une bataille silencieuse se déroule : le métal brut est lacéré et dévoré par une série impressionnante de formes végétales voraces, quoique notablement terrestres. Il y a de la violence dans l’air, mais la bataille est presque jouée. Les bords rongés du métal, les longueurs de fils corrodés et les restes tordus d’un châssis jadis invincible – sont tout ce qui demeure de ce véhicule révéré de l’humain désir. Les odeurs agressives de l’essence et du métal chaud ont été remplacées depuis longtemps par celle, omniprésente, de la moisissure et du pourrissement, et par le parfum entêtant du renouveau et de la croissance.
Mon intention était de faire de cette vidéo une célébration ironique de l’obsession humaine, toujours plus incompréhensible, pour l’automobile, tout en rendant hommage au pouvoir de transformation de la nature. Tournée dans une forêt tempérée de la côte ouest de l’Amérique du nord, elle peut – qui sait – nous rappeler que c’est dans ces parages que le V8 Mercury fut un jour l’ambassadeur de la Ford Motor Corporation, véhicule familial de premier choix, et acteur essentiel dans le rituel de la séduction et de l’amour romantique. En conséquence, le premier vers des paroles de ‘Mercury Blues’ apparaît après le générique final de la vidéo."
(Chris Welsby)

"The camera hovers through the engine compartment of an ancient car I found rotting in the forest. The huge rusted out engine covered in mosses and fungi is reminiscent of an elaborate set for a Gothic science fiction movie. My intention was to make a video in ironic celebration of the increasingly inexplicable human obsession with the automobile, while simultaneously paying tribute to the transformative power of nature. Set in the temperate rain forest of North America’s Pacific West Coast the video, may perhaps, remind us that it was hereabouts that the V8 Mercury was once the ambassador of the Ford Motor Corporation, the family vehicle of choice, and an essential player in the ritual of courtship and romantic love. Accordingly, the first verse of the lyrics from Mercury Blues appears after the closing titles of the video."
(Chris Welsby)

Mot(s)-clé(s) thématique(s)
Comment avoir accès au film ?