Tout de moi ne disparaîtra pas
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Réalisé par Joanna Grudzińska • Écrit par Maya Haffar, Joanna Grudzińska
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France, Pologne • 2022 • 78 minutes • Couleur et Noir & Blanc
- Réalisation :
Joanna Grudzińska - Écriture :
Joanna Grudzińska, Maya Haffar - Image :
Pawel Labe, Kostyantyn Gnitetskiy, Anu Czerwiński - Son :
Anna Rok, Jan Boguszewski - Montage :
Rodolphe Molla - Interprétation :
Agnieszka Przepiorska - Musique originale :
Julien Ribot - Étalonnage :
Anna Sujka
- Production (personne) :
Eugénie Michel-Villette, Rafaël Lewandowski - Production (structure) :
Les Films du Bilboquet - Coproduction :
Vertigo - Diffuseur :
Lyon Capitale TV - Participation :
CNC. FAI - Fonds d'aide à l'innovation audiovisuelle, Procirep, Pictanovo, Région Auvergne-Rhône-Alpes, Le Fresnoy - Studio national des Arts contemporains, Fondation Rothschild, Fondation pour la Mémoire de la Shoah, Fondation Jan Michalski – pour l'écriture et la littérature, PISF - Polski Instytut Sztuki Filmowej / Polish FIlm Institute / Institut du film polonais - Ayant droit :
Les Films du Bilboquet
- N° ISAN :
non renseigné
Résumé
Zuzanna Ginczanka est née en pleine révolution russe à Kiev, devenue en cette année 1917 capitale de l’Ukraine soviétique. Elle grandit dans la toute jeune Pologne indépendante, une région de l’Ukraine actuelle, avant de monter à Varsovie pour y accomplir son destin littéraire. Mais la Seconde Guerre mondiale éclate et la force à partir se cacher à Lviv, envahie par la Russie soviétique puis prise par les nazis en 1941. Trois ans plus tard, elle meurt assassinée dans une prison de Cracovie, à l’âge de 27 ans.
Zuzanna Ginczanka appartient à la première génération de l’intelligentsia juive formée en Pologne, dans une géographie aujourd’hui disparue, sur un territoire de nouveau ensanglanté. Le film raconte sa poésie et sa vie à l’envers, de sa mort à sa naissance. Un temps inventé au présent pour retracer une trajectoire fulgurante qui s’incarne dans son œuvre sensuelle, féministe et révoltée.
"Ramener à la vie les traces jaunies par le temps d’une existence précieusement rangée dans les archives. Redonner corps à une des plus belles voix poétiques polonaises du XXe siècle. Construire dans la tradition documentaire la plus rigoureuse et maîtrisée un mémorial et un vibrant hommage. Ce sont les promesses tenues par Tout de moi ne disparaîtra pas. Zuzanna Ginczanka a été fusillée, à 27 ans, en 1944, à l’aube d’une reconnaissance grandissante dans les cercles littéraires polonais. Joanna Grudzinska part de cette mort tragique pour apposer sur des plans de la Pologne aujourd’hui le récit d’une existence dont la trajectoire fulgurante nous ramène à la barbarie nazie, puis à l’effusion intellectuelle des années 30, chronique d’une guerre annoncée – there’s too much coming : either love or war -, enfin à l’adolescente, révoltée, attentive aux premiers émois d’un corps de femme. Le beau geste opératoire de Joanna Grudzinska est d’inverser le cours des choses. Elle procède à une remontée du temps, de la mort vers la vie, que conduisent les regards éclairés de chercheurs et spécialistes. Aux entretiens émus et scientifiques répondent les cadrages resserrés sur l’écriture légère des carnets intimes, les calligraphies vieillies de coupures de presse d’époque. Le souffle de sa poésie contamine la matière documentaire, s’immisce dans les jardins de Lviv, les rues de Varsovie, se mêle au bruissement de la nature. Tout de moi ne disparaîtra pas est un film habité par les mots révoltés et sensuels de "l’Étoile de Sion", dont la vitalité et la modernité se revendiquent haut et fort. De jeunes adolescentes disent ici et là à haute voix les poèmes ; des femmes scandent leurs droits dans des manifestations. Ode à la liberté au travers d’une œuvre vitaliste et féministe, Tout de moi ne disparaîtra pas, dont le titre se réfère au poème de 1942 surnommé Non omnis moriar, regarde la Pologne contemporaine qui, loin de saluer le geste, a choisi de le censurer."
(Claire Lasolle - FIDMarseille)
"Reviving the traces, yellowed by time, of a life carefully filed away in archives; giving body to one of 20th century Poland’s most beautiful poetic voices; building a memorial and a vibrant tribute in the most rigorous and masterful documentary tradition… These are the promises kept by Not All of Me Will Die. Zuzanna Ginczanka was shot in 1944, at the age of 27, just as she was gaining recognition in Polish literary circles. Joanna Grudzinska starts out from this tragic death to connect shots of today’s Poland to the story of a life whose dazzling path takes us backwards to Nazi barbarism, then to the intellectual profusion of the 1930s, the tale of a war foretold – there’s too much coming: either love or war – and then to the adolescent, rebellious and preoccupied by the first stirrings of the body of a woman. Joanna Grudzinska’s striking modus operandi is to inverse the course of events. She goes back in time, from death to life, through the knowledgeable eyes of researchers and experts. The interviews, moving and scientific, are echoed by tight framing on the faint handwriting in diaries and the outdated fonts of the press cuttings of the period. The breath of her poetry influences the documentary material, seeping into the gardens of Lviv and the streets of Warsaw, mingling with the rustle of nature. Not all of me will die is a film haunted by the revolted and sensual words of “The Star of Zion”, whose vitality and modernity are loud and clear. Teenagers read the poems aloud here and there; women chant their rights in protests. As an ode to freedom, this vitalist, feminist film Not All of Me Will Die, whose title refers to the 1942 poem known as Non Omnis Moriar, looks at modern-day Poland that, far from praising the gesture, has chosen to censor it."
(Claire Lasolle - FIDMarseille)
Sélections et distinctions
- 2022 • FIDMarseille - Festival International de Cinéma de Marseille • Marseille (France) • Compétition GNCR - Première Mondiale