L'Apôtre et les Vigneronnes occitanes

"C'est où le Minervois ? les Corbières, le Roussillon ?"
"C'est un territoire ou maintenant des femmes font du vin et du bon ! Une révolution dans un milieu plutôt "machiste". Pourquoi ce titre "l'apôtre et les vigneronnes occitanes" ?
J'aime penser que cette video soit une fable… un conte qui titille l'imagination du spectateur, l'oblige à sortir du reportage réaliste, conventionnel.
Je pense donner aux intervenantes (les vigneronnes) l'occasion ludique de se transcender en comédiennes.
Pour réaliser ces intentions je navigue, en alternance, sur trois formes de récits, qui au premier abord semblent ne rien avoir en commun et pourtant la même âme.
Les habitent : le vin, une boisson mystérieuse élaboré principalement jusqu'à nos jours par des hommes.

1er volet
Une jeune journaliste, branchée comme on dit dans le jargon des médias, exhume de sa tombe (un bistrot) Marcelin Albert figure charismatique de la révolte des vignerons languedociens en 1907 et mort il y a une centaine d'années.
Marcelin Albert (interprété par un comédien) a pour mission de partir à la découverte de certaines de ces nouvelles vigneronnes occitanes. Mais le hic c'est que Marcelin est mort il y a belle lurette et il serait incongru du moins inconvenable qu'il rencontre ces créatures, en tant que comédien. Alors pirouette ! La journaliste envois dans cette aventure l'ectoplasme Marcelin (effigie collée sur un contre plaqué). Il est le passeur, le médiateur.
Remarque : Le spectre de Marcelin s'exprime en langue occitane et la traduction se fait par des bulles comme dans les bandes dessinées.

2e volet
À travers de petite séquences de fiction, genre archives cinéma, je fais appel à la mythologie grecque, son dieu du vin Dionysos, ses furies les ménades, ses prêtresses, la cuite de Noë, le premier planteur de vignes. Un petit ajout retraçe l'historique de Marcelin.

3e volet (le plus délicat) : "les vigneronnes occitanes"
Ces nouvelles créatrices de vin doivent mettre en scène leur propre rôle, rôle qu'elles se sont assigné dans leur vie : être des vigneronnes ! Et ceci devant un fantôme qui rappelons le, en son temps fut considéré comme un apôtre, un rédempteur, un cigalou (petite cigale) et même dirigeant d'une troupe de théâtre amateur. Et ce revenant du siècle dernier va se montrer curieux et avide de savoir. Il entame un dialogue cocasse avec cette gent féminine exclue en d'autres temps de tout commerce du vin et… il doit sans nul doute abandonner quelques préjugés. Et si Dionysos était une femme ?

Vous l'aurez compris ce documentaire-fiction n'est qu'une galéjade... une faribole comme dirait notre cher Marcelin."
(Francis Lapeyre)