En quête d'urbex

"L'urbex est une contraction d'Urban et Exploration que l'on peut traduire par exploration urbaine. Celle-ci consiste en l'exploration de structures artificielles, de ruines et de bâtiments abandonnés par l'homme. Bien que l'appétence de l'humain pour la visite de lieux désaffectés existe depuis toujours, le terme d’urbex date seulement des années 90. C'est un canadien, Jeff Chapman dit Ninjalicious qui l'a créé et qui a théorisé la pratique de ce loisir ancestral la transformant en une discipline avec ses règles, ses méthodes et son éthique. Au fil des décennies, l'attrait pour l'urbex n'a cessé de s'amplifier mais depuis le confinement lié à la pandémie, cet intérêt a encore grandi et touche une population de plus en plus variée.
Je suis Anthony Binst et j'ai découvert cette discipline très jeune, par hasard, puis je m'y suis intéressé de nouveau jusqu'à en avoir une pratique régulière. L'arrivée de ces nouveaux adeptes m'a interpellé puis a questionné mon propre engagement. Pourquoi suis-je urbexeur et d'ailleurs le suis-je vraiment ? Ce documentaire va nous faire découvrir cette discipline encore méconnue. Méconnue car son principe même génère le secret. En effet, ces bâtiments abandonnés qui ont des propriétaires, privés ou publics, font souvent l'objet de surveillance, de gardiennage et par conséquent, sont difficiles d'accès, si ce n'est dangereux. Pour cela, j'aurai besoin d'un guide, Jean Toub, un pionnier de l'urbex qui a accepté, exceptionnellement de jouer le rôle de mentor auprès du jeune urbexeur que je suis. Car, devenir urbexeur est un long chemin, qui se fait par cooptation, par aventures et peurs partagées. Approcher le saint des saints, en termes de lieux ou de personnalités demande du temps. C'est donc un privilège que m'octroie Jean Toub en m'acceptant en leur sein et en me permettant de faire découvrir au grand public leur discipline si particulière. Depuis le début de l'épidémie, on peut dire que l'urbex, c'est le fantasme de la cabane abandonnée qui se fracasse contre le mythe de la société de consommation. L'urbex n'est pas l'amusement de grands enfants voulant se faire peur au milieu de ruines, cette pratique développe une vraie réflexion sur le capitalisme, l'écologie, la marche du monde. Voir la nature se réapproprier, absorber puis finalement digérer nos "restes", emmène vers une certaine philosophie de la vie. Ma quête, celle d'un lieu idéal, recherché et convoité, sera la métaphore d'une quête plus existentielle interrogeant, en ces temps incertains, notre société."
(Anthony Binst)