Milan Kundera, odyssée des illusions trahies

Documentaire
    Réalisé par Jarmila Buzkova • Écrit par Jarmila Buzkova
    France, République tchèque • 2021 • 53 minutes • Couleur et Noir & Blanc
  • N° ISAN :
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Résumé

De la Tchécoslovaquie communiste à son exil parisien, de sa quête de gloire à son retrait de la scène médiatique, ce documentaire examine la trajectoire singulière et énigmatique de l’auteur de L’Insoutenable Légèreté de l’être.

"Écrivain parmi les plus lus au monde, un temps sans passeport, Milan Kundera a fait du roman sa patrie, entre fictions et essais sur ce genre littéraire. Il avait pourtant commencé par explorer d’autres contrées artistiques : le piano, auquel l’a initié son père, premier recteur de l’Académie de musique de Brno, et la poésie, à travers laquelle il a exercé sa plume de jeune chantre de l’idéal communiste, adhérant au Parti à 19 ans à peine, un mois avant le putsch de février 1948. Devenu professeur à l’Académie du film de Prague - où il a étudié -, Milan Kundera forme les futurs chefs de file de la Nouvelle Vague tchécoslovaque (Milos Forman, Jiri Menzel, Vera Chytilova…) et prend part au vent de liberté créatrice des années 1960. En 1967 sort La Plaisanterie, son premier roman, best-seller national, qui relate le destin brisé d’un étudiant communiste condamné aux travaux forcés pour une blague malheureuse. Mais en août 1968, les chars soviétiques écrasent le "printemps de Prague" : l’écrivain est licencié, frappé d’une interdiction de publier et surveillé. C’est en France qu’il trouve refuge, à partir de 1975, avec son épouse Vera : à Rennes d’abord, puis à Paris, où il rejoint l’École des hautes études en sciences sociales. Après Le Livre du rire et de l’oubli (1979), qui conduit les autorités tchécoslovaques à lui retirer sa nationalité, il publie en 1984 son roman le plus célèbre, L’Insoutenable Légèreté de l’être, porté à l’écran par Philip Kaufman. Mais le battage médiatique et les polémiques sont tels que Kundera décide de se murer irrévocablement dans le silence de l’écriture. Désormais, il publiera directement en français, scrutant les dérives de la modernité mondialisée.
"Kundera est le père absent de la littérature tchèque. On le vénère et on a besoin de se confronter à lui", analyse son confrère Jan Nemec. En 2008, l’accusation selon laquelle l’auteur de La vie est ailleurs aurait dénoncé un étudiant à la police politique en 1950 a ainsi profondément divisé la société, marquée par les séquelles du communisme. De sa naissance en 1929 à son entrée dans la Pléiade (expurgée de ses écrits de jeunesse), le documentaire traverse la vie et l’œuvre de cet extraordinaire explorateur des tréfonds de l’âme humaine, à la lucidité pleine d’ironie. Croisant images d’archives (dont de fascinantes interviews de l’intéressé) et éclairages de spécialistes et de disciples (Elif Shafak, Laurent Binet…), une belle odyssée entre deux mondes, qui met en lumière les contradictions d’un géant littéraire à l’aura teintée de mystère."
(Arte)

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