Emmaüs, un toit au bout de la route

La communauté Emmaüs de Pau rassemble plus de 110 personnes. 110 cabossés de la vie que l’alcool, la drogue, le chômage ou un divorce ont mis au ban de la société. Sans famille, sans soutien et sans travail, ils sont venus un jour frapper à la porte de Lescar-Pau où ils ont été accueillis sans préjugés sur leurs histoires, leurs convictions et leurs religions. Ils vont rester là quelques semaines, quelques mois et parfois plus... Le temps de réapprendre à vivre, le temps de retrouver une dignité par le travail et surtout la force de réintégrer la société qui les a lâchés.
Signe d’une nouvelle précarité, la communauté Emmaüs de Pau, autrefois strictement réservée aux hommes, accueille désormais des femmes et parfois même des familles. Pour 75 euros par semaine, ces nouveaux compagnons passent leurs journées à récupérer meubles et bibelots chez les habitants de la région, à trier ces objets, à les réparer puis à les vendre dans d’immenses entrepôts pleins de courants d’air. Chaque compagnon se confectionne son petit univers autour d’un stand, personnalise son domaine, se découvre une spécialité. Certains apprennent à badiner avec le chaland, d’autres restent plus renfermés. Et puis, il y a cette connivence qui s’établit peu à peu entre compagnons, ces confidences qui se font au coin d’un stand puis le soir dans les chambres ou les parties communes. Il y a ces dimanches que l’on passe ensemble, ces sorties, ces loisirs organisés par la direction. Des amitiés, des affinités se créent, peut-être l’illusion d’une famille.