Unutma Biçimleri

Titre anglais : Forms of Forgetting
Documentaire
    Réalisé par Burak Çevik • Écrit par Burak Çevik
    Turquie, Allemagne • 2023 • 70 minutes • Couleur
  • N° ISAN :
    non renseigné
Résumé

Deux personnes qui ne sont plus en couple depuis quatorze ans et ne se sont pas revues depuis des années n'arrivent pas à se rappeler la raison de leur rupture. Avec le temps, les souvenirs et les lieux se confondent : dans la mémoire, tout finit par s'enchevêtrer.

"Que pourrait être une image juste de la mémoire ? Celle d'un grand lac gelé sous quoi nagent des bancs de souvenirs ? Celle d'un interminable rêve ? D'un champ de ruines où subsiste l'image, déformée, d'une autre vie ? De la rouille sur la charpente métallique d'un bâtiment trop vieux ? Ces hypothèses, le film et ses deux personnages en font juste assez pour comprendre qu'il n'est pas d'image juste de la mémoire, puisqu'elle-même est composée de tout sauf d'images justes. Il fallait que ces deux personnages aient formé jadis un couple, pour saisir pleinement cette évidence : priés par Burak Çevik de se remémorer, ensemble, leur relation puis leur séparation vieille de 14 ans, Nesrin et Erdem, font une mémoire commune de souvenirs distincts, dont aucun n'est faux. Car le souvenir, évidemment, n'est pas la chose même, sinon il lui faudrait aussi peu de temps pour disparaître. Mais alors : si le souvenir disparaît, la chose disparaît-elle une seconde fois ? Pour dire ce vertige infini des méditations sur la mémoire, Forms of Forgetting creuse l'air de rien une malicieuse galerie dans le temps. Car Nesrin et Erdem, devant sa caméra ou son seul micro, ne font pas que se souvenir de ces années que chacun a consigné différemment dans sa mémoire. Ils se souviennent aussi, à quelques années d'écart, de cette discussion-là, enquêtant donc sur le souvenir d'un souvenir, constatant au carré la force créatrice de l'oubli – lequel est bien, c'est là la seule certitude du film, le meilleur allié de la mémoire."
(Jérôme Momcilovic - Cinéma du réel)

A couple who broke up 14 years ago find that they can't remember how they broke up when they meet again years later. Over time, memories and places have been mixed. Everything overlaps in memory.
Forms of Forgetting is an exploration of how history is layered and rewritten over a couple. The film turns into a recall exercise on the axis of stories, dreams and memories that emerged as a result of the interviews with the couple. Some memories are remembered with the images taken, and some images are taken again thanks to the memories.

"We only see Nesrin and Erdem once on camera, in the 12-minute shot of the two of them sitting on the steps of a stone amphitheatre. They talk about their relationship, they talk about how they broke up, neither of them remember things quite the same. The two of them also talk over the conversation in voice-over, as if holding a discussion in four dimensions; they already remember things they had forgotten about that specific situation, just two years before. They talk over other images as well, the frozen lake with the hole cut in the ice, the shipyard that once housed a prison, the ruined city of stone, the greenhouse and the forest, the new museum that will show this film once before it disappears from the screen for 14 years, love leaves the mind and re-enters it at will; everything else does too, in too many ways to describe. But there are other images too, the ones that reason without words, the flat being gutted, the hide of the elephant, the laptop screen in the dark. Nesrin recalls what Marc Auge once said, although not word for word: "Forgetting and remembering are not completely opposite things. Because one exists, the other is possible"."
(Berlinale)

Mot(s)-clé(s) thématique(s)
Sélections et distinctions
Comment avoir accès au film ?