Adieu Sauvage

Documentaire
    Réalisé par Sergio Guataquira Sarmiento • Écrit par Sergio Guataquira Sarmiento
    France, Belgique • 2023, 2022 • 92 minutes & 52 minutes • HD • Noir & Blanc
Résumé

Le réalisateur Sergio Guataquira Sarmiento, lui-même descendant d’une communauté autochtone colombienne presque disparue, part à la rencontre des Cacuas pour parler de leurs sentiments, de leurs amours, de leur solitude… et renouer ainsi avec sa propre indianité. Tout en humour et en tendresse, les Cacuas tentent de lui apprendre ce que c’est que d’être un autochtone. Cette quête initiatique est une radiographie émotionnelle de tout un peuple.

"On connaît les risques de l'exil : en quittant son pays, on se condamne à ne plus adhérer ni à sa culture d'origine, ni à sa terre d'accueil, à vivre éternellement dans un entre-deux. Sergio Guataquira Sarmiento réinvestit la question en la liant à un exil statique et intérieur : les peuples indigènes de Colombie, comme ceux des autres pays d'Amérique du Sud, n'ont pas eu à quitter leur contrée pour vivre cette expérience douloureuse, seulement à se voir encercler par une civilisation qui a exploité leurs ressources et créé autour d'eux un nouvel ailleurs. Dans la jungle du Vaupés, Sergio, venu de Belgique où il vit depuis des années, rencontre Laureano, membre du peuple cacua qui parle aussi l'espagnol et se propose de l'accueillir dans son village. Paradoxe : son nom à consonance indigène avait valu à Sergio les brimades de ses camarades de classe, mais ici, il est vu comme un Blanc.
Auprès de ces familles vivant de façon autosuffisante, sa présence est superfétatoire. Tout au plus peut-il apporter à ses hôtes un mot absent de leur vocabulaire : "nostalgie". Ce sentiment doux-amer présent d'emblée dans les mots de Sergio, pleins d'autodérision, comme dans les délicates nuances de gris de la photographie, finit par étreindre le film tout entier. Mais avant de repartir pour son exil éternel, Sergio aura au moins pu échanger avec Laureano comme on ne le fait qu'avec un ami, en observant la cime des arbres depuis une montagne, avant que les contours de ce paysage immémorial soient engloutis par le soleil couchant."
(Olivia Cooper-Hadjian - Cinéma du réel)

Director Sergio Guataquira Sarmiento returns to Colombia to make a film about a wave of suicides in Native American communities. This is an opportunity for him to reconnect with his forgotten roots.

"The risks of exile are well-known: when you leave your country, you condemn yourself to no longer belonging to your original culture or to your host country, to living eternally in between two worlds. Sergio Guataquira Sarmiento revisits this question by linking it to a static and inner exile: Colombia's native peoples, like those in other South American countries, have not had to leave their country to experience the pain of exile, they simply had to find themselves encircled by a civilisation that has exploited their resources and created a different world around them. Sergio leaves Belgium, where he has lived for many years, and arrives in the jungle of Vaupés where he meets Laureano, a Spanish-speaking member of the Cacua tribe, who offers to welcome him in his village. A paradox: Sergio's indigenous-sounding name led to his being bullied by his classmates, but here he is seen a White man.
Among these families and their self-sufficient lives, his presence is superfluous. The most he can do is bring his hosts a word absent from their vocabulary: "nostalgia". This bitter-sweet feeling, which pervades Sergio's self-deprecating words from the start, along with the delicately nuanced greys of the photography, finally takes hold of the entire film. But before returning to his eternal exile, Sergio has at least had the chance to exchange with Laureano as only real friends can do, watching the tree tops from a mountain until the contours of this age-old landscape are engulfed by the setting sun."
(Olivia Cooper-Hadjian - Cinéma du réel)

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