The Fuckee's Hymn

Documentaire
    Réalisé par Travis Wilkerson • Écrit par Travis Wilkerson
    États-Unis, Croatie • 2023 • 62 minutes • Couleur
  • N° ISAN :
    non renseigné
Résumé

Une réponse à une œuvre antérieure (en forme de note de bas de page radicalement digressive), en même temps que le premier volet d'un nouveau questionnement : quelle relation les histoires que nous racontons entretiennent-elles avec la violence, le pouvoir et la mémoire ?

"Comme Distinguished Flying Cross (2001), The Fuckee's Hymn évoque la figure de William Wilkerson, vétéran de la guerre au Vietnam, alors jeune pilote d'hélicoptère dont les décorations camouflèrent une bévue de l'armée américaine. Et comme pour Distinguished Flying Cross, auquel ce nouveau film, peut-être le plus impitoyablement noir et personnel de son auteur, renvoie jusque dans sa structure scindée entre un intérieur domestique et un extérieur dévoré par les spectres du passé, le titre provient de l'une des chansons gaillardes que ce père aimait entonner. Mais William Wilkerson n'est plus là pour la chanter, et c'est son fils qui la récite maintenant de son inimitable voix basse, profonde et mordante : "He stood on a steeple / And he pissed on the people / And the people couldn't piss on him / Him. Fuck him." The Fuckee's Hymn s'en prend à la mythification du vétéran, aux décorations qui retournent la barbarie en héroïsme, au pouvoir létal des histoires qui travestissent la vérité des guerres et les transforment en un fardeau inexpiable. Pour Travis Wilkerson, les histoires peuvent tuer, et c'est bien d'avoir été transformé en héros que son père est mort. Le séjour chaleureux dans lequel deux fils attentifs se réunissaient de part et d'autre d'un père leur contant exploits et défaites a laissé place à une obscurité inhabitable. Il ne reste plus à cette parole qu'à aller errer dans les bois visités par les images d'une guerre ramenée chez soi, désarmer ces histoires avec le cœur et la colère."
(Antoine Thirion - Cinéma du réel)

A reply to an earlier work – a radically digressive footnote – and the opening salvo of a new tendency. It is intensely personal and explores the relationship of storytelling to violence, to power, and to memory.

"Like Distinguished Flying Cross (2001), The Fuckee's Hymn evokes the figure of William Wilkerson, a Vietnam war veteran, a then young helicopter pilot whose decorations served to camouflage a blunder of the US army. This new film, perhaps the author's most mercilessly dark and personal film, mirrors the structure of Distinguished Flying Cross, being split between a domestic interior and an exterior devoured by ghosts from the past. Like the previous film, the title is taken from one of the bawdy songs his father liked to hum. But William Wilkerson is no longer there to sing, and it is his son who now recites the song in his inimitable bass voice, deep and scathing: "He stood on a steeple / And he pissed on the people / And the people couldn't piss on him / Him. Fuck him." The Fuckee's Hymn attacks the mythification of the veteran, the decorations that turn savagery into heroism, the lethal power of stories that twist the truth of wars and transform them into an inexpiable burden. For Travis Wilkerson, stories can kill and it's certainly because his father was made a hero that he died. The welcoming living room where two attentive sons sat round their father to hear his tales of exploits and defeats has given way to an uninhabitable darkness. All that remains for this voice is to wander around woods visited by war images brought home and to disarm these stories with the heart and with anger."
(Antoine Thirion - Cinéma du réel)

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