Ici Brazza - Chronique d'un terrain vague
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Réalisé par Antoine Boutet • Écrit par Antoine Boutet
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France • 2023 • 86 minutes • Couleur
- Réalisation :
Antoine Boutet - Écriture :
Antoine Boutet - Image :
Antoine Boutet - Son :
Antoine Boutet - Montage :
Antoine Boutet - Musique originale :
Ernest Saint-Laurent - Mixage :
Philippe Grivel - Étalonnage :
Julien Petri, Antoine Boutet - Sound design :
Ernest Saint-Laurent
- Production (personne) :
Julie Paratian - Production (structure) :
Sister Productions - Participation :
CNC, Image/mouvement - Aide au développement et à la post-production, Scam - Brouillon d'un rêve, Région Nouvelle-Aquitaine, PROCIREP, Angoa-Agicoa, CNAP - Centre National des Arts Plastiques - Ayant droit :
Sister Productions
- N° ISAN :
ISAN 0000-0005-9891-0000-Z-0000-0000-6
Résumé
Ici Brazza, tout un programme : une zone en friche vit ses dernières heures. 53 hectares à bâtir pour un vaste projet immobilier dans l'air du temps. Chronique d'un terrain vague en transformation, le film scrute l'annonce d'un "nouvel art de vivre" dans la réalité brute du terrain.
"Brazza est un quartier de la rive droite de Bordeaux, nommé d'après un commissaire-général du gouvernement français en Afrique centrale. Si la rive gauche de la Garonne, sur laquelle la ville s'est historiquement développée, dédiait ses quais à l'import de fruits en provenance des colonies françaises, ici, résume un couple de retraités interrogé au début du film, "c'était que la saloperie, les charbonnages, les acides." Et longtemps, ça l'est resté : friches industrielles accueillant des usines d'engrais chimiques, chemins de fer abandonnés, sols pollués, eaux stagnantes, boue verdâtre, squats et camps de fortunes que le cinéaste cartographie avant d'y voir apparaître des panneaux transformant ce terrain vague de cinquante-trois hectares en opportunité immobilière, des policiers pour expulser manu militari ses occupants, des bulldozers et des grues pour ériger le projet rêvé par la municipalité d'un quartier "éco-responsable". Antoine Boutet a passé plusieurs années à filmer ce qu'il faut bien appeler, contre la promesse d'un nouvel art de vivre, la mort au travail. Comme dans un film structurel, le programme s'accomplit tel qu'annoncé, et c'est sans surprise que la nouvelle réalité promise ressemble à s'y méprendre à une modélisation sur AutoCAD. Mais entre le grand dessein architectural et les petits gestes du travail cinématographique par lesquels Boutet documente un territoire en pleine métamorphose – avec une assiduité et une inventivité constantes, du raz des fougères au sommet des grues, et par un travail sonore évoquant Tati – on sait qui, de l'éléphant blanc de l'urbanisme et de l'art termite du cinéma, survivra à l'autre."
(Antoine Thirion - Cinéma du réel)
This is Brazza: an urban wasteland is living through its last hours. 53 hectares for the construction of a vast real estate project in tune with the times. The film scrutinizes the promise of a "new art of living" in the raw reality of the land.
"Brazza is a district on the right bank of the River Garonne in Bordeaux, named after a chief commissioner of the French government in Central Africa. Whereas the left bank of the river, on which the town developed historically, sported docks handling fruit imported from the French colonies, on the right bank, to quote a retired couple interviewed at the beginning of the film "there was nothing but filth, coal mines, acid". And for many years, it stayed that way: industrial brownfield sites hosting chemical fertiliser plants, abandoned railways, polluted soils, brackish water, greenish mud, squats and makeshift camps that the filmmaker mapped out before he saw the arrival of boards indicating the transformation of this 53-hectare wasteland into a real-estate opportunity, the police to forcibly evict its occupants, bulldozers and cranes to fulfil the municipality's dream project of an "eco-responsible" neighbourhood. Antoine Boutet spent several years filming what has to be called – despite the promise of a new art of living – death at work. As in a structural film, the programme unfolds as announced and, unsurprisingly, the promised new reality looks very much like a model designed by AutoCAD. But between the great architectural design and the small cinematic gestures through which Boutet documents a territory in full metamorphosis – with unfailing assiduity and inventiveness, be it the ferns at ground level or the summits of cranes, with a soundtrack reminiscent of Tati – we know full well what will outlive the other, between urbanism’s white elephant and the termite art that is film."
(Antoine Thirion - Cinéma du réel)
À propos du film
Sélections et distinctions
- 2024 • Images en bibliothèques • Paris (France) • Film soutenu par la Commission nationale de sélection des médiathèques
- 2023 • Cinéma du réel • Paris (France) • Compétition
- 2023 • FIFIB - Festival International du Film Indépendant de Bordeaux • Bordeaux (France) • Séance spéciale & Section coup de cœur documentaire
- 2023 • Festival Close-Up - Ville, Architecture et Paysage • Paris (France) • Section Panorama
- 2023 • FIFAAC - Festival International du Film d'Architecture • Bègles (France) • Compétition