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Résumé

Par le biais de procédés alchimiques et d’effets réalisés à la prise de vue ou à la tireuse optique, ce film transforme le paysage urbain emblématique de Détroit, dégageant les bâtiments de leurs fondations et faisant s’effondrer les frontières physiques, politiques et sensorielles entre le Canada et les États-Unis.

"La skyline de Détroit palpite, de la nuit au jour, de la pluie au beau temps, au gré de vues qui vibrent et se superposent – Pablo Mazzolo a tourné avec une Bolex Super 16 et une caméra Zeiss Ikon Kinamo 35 mm, toutes deux actionnés à la manivelle, d’où la nature vibrionnante des images. Puis une autre skyline lui succède, beaucoup plus modeste dans ses proportions : celle de Windsor, au Canada, contrechamp de la première image – elle se situe juste en face de la ville américaine, de l’autre côté du fleuve. The Newest Olds procède de l’attrait pour une aire géographique, à laquelle le cinéaste argentin avait déjà consacré un film (Fish Point, tourné sur la voisine île Pelée, 2015). En cet endroit précis, la frontière serpente pour placer les États-Unis au nord du Canada, et l’ancienne capitale industrielle est entourée d’un paisible paysage lacustre, qui succède ici aux vues des deux villes. L’herbe s’y agite des mêmes spasmes chromatiques, tandis que la bande-son, indépendante de l’image, convoque d’autres lieux et d’autres temps. Les humains sont invisibles, mais font leur apparition par le son. L’industrie a empiété sur la nature qui l’accueille de bien des manières – le bourdonnement persistant qui ne cessa qu’à la fermeture d’une usine, la pollution meurtrière pour les oiseaux. Au passé de la "Motor City" succède un présent désindustrialisé, où la violence a pris de nouvelles formes. Sur les façades des bâtiments historiques, dépoussiérés par des surimpressions intempestives, le son de batailles d’aujourd’hui réinscrit les hommes et femmes de ce territoire, ceux qui l’ont façonné, et l’ont aussi subi."
(Olivia Cooper-Hadjian - Cinéma du réel)

The Newest Olds transforms Detroit’s iconic city-scapes, dislodging buildings from their foundations and collapsing the physical, political and sensory boundaries between Canada and the United States through alchemical, in-camera, and optical printing techniques.

"The Detroit skyline pulsates, night and day, in rain and shine, in line with the vibrating and superimposed views – Pablo Mazzolo filmed with a Bolex Super 16 and a Zeiss Ikon Kinamo 35 mm camera, both operated with hand-cranks, which explains the vibratory nature of the images. This then gives way to another skyline of much more modest proportions: Windsor, in Canada, a reverse shot of the first image, as it is located just opposite the American city on the other side of the river. The Newest Olds is based on the attraction of a geographical area that the Argentine director had already made into a film (Fish Point, shot on neighbouring Pelee Island, 2015). In this particular place, the meandering border takes the United States north of Canada and the former industrial capital is surrounded by a peaceful lacustrine landscape which, in the film, follows the views of both cities. The grass here moves with the same chromatic spasms, while the sound track, separate from the image, conjures up other places and other times. Humans are invisible, but make their appearance in the sound. In many ways, industry has encroached on the landscape that welcomes it – the persistent humming that only ceased when a factory closed down, the pollution with its deadly impact on birds. The past of “Motor City” has given way to a de-industrialised present where violence has taken on new forms. On the façades of historical buildings, rejuvenated by sudden double exposures, the sounds of today’s battles reinstate the men and women of the region, those who shaped it and also suffered from it."
(Olivia Cooper-Hadjian - Cinéma du réel)

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