Je ne sais pas où vous serez demain
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Réalisé par Emmanuel Roy • Écrit par Emmanuel Roy
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France • 2023 • 63 minutes • Couleur
- Réalisation :
Emmanuel Roy - Écriture :
Emmanuel Roy - Image :
Jean-Christophe Beauvallet, Emmanuel Roy - Son :
Pierre Armand - Montage :
Gilles Volta
- Production (personne) :
Aurélia Barbet - Production (structure) :
529 Dragons Production - Ayant droit :
529 Dragons Production
- N° ISAN :
non renseigné
Résumé
Reem est médecin généraliste au Centre de Rétention Administrative de Marseille. Des hommes se succèdent devant elle. Leur vie est suspendue et personne ne peut prédire où ils seront envoyés demain. Auprès d'eux, Reem tente malgré tout de tenir une ligne de soin, de respect et d'écoute.
"Reem est médecin et exerce au centre de rétention administrative du Canet, à Marseille. Elle soigne et accompagne des hommes détenus dans ce CRA. Le film, composé de quelques consultations, restitue son écoute. Les récits qui débarquent dans ce cabinet racontent une détresse physique et morale indéfinissable à laquelle l'institution ne donne aucune réponse. Ce centre semble servir à broyer les imaginaires d’une vie possible en France et les quelques récits qui nous parviennent suffisent à raconter toute la violence de la politique migratoire française. À chaque nouvelle consultation, Reem répète : "Je ne suis pas la police, je suis l'hôpital." Mais que faire face à un monde qui a choisi la police comme institution majoritaire ? Ici, c'est la police qui est le mieux outillée et dont l'idéologie domine. Par la répression et l'autorité abusive. La médecin doit alors sans cesse réinvestir son engagement et soigner au sein d'un lieu dans lequel on ne peut pas aller bien. Reem est en quelque sorte enfermée là elle aussi, avec cette contradiction, ce non-sens qui la limite et qui la piège. Cadre serré, le cinéaste reste rivé sur Reem, respectueux de l'anonymat des patients détenus qu'elle reçoit. Eux sont de dos, en amorce du plan. Mais la caméra devient une présence témoin indispensable et l'adresse au médecin dévie peu à peu vers cette caméra que certains détenus finissent par chercher pour que leurs histoires et leurs discours sortent d'ici avant eux. Alors que Reem répète sans cesse que cet endroit n'est pas normal, le film tente quelque part de chercher quelques subsistances de la normalité. Peut-être dans l'inquiétude du regard de la médecin étranger à ce lieu, ce piège bien cadré, où l'on reste pour dépérir."
(Clémence Arrivé - Cinéma du réel)
Reem is a general practitioner at the Administrative Detention Centre in Marseille. She provides medical consultations for many of the men there. Their life is at a standstill and no one knows where they will be sent the following day. Reem, with a sympathetic ear and much respect, tries her best to help them.
"Reem is a general practitioner and works at Le Canet Administrative Detention Centre in Marseille, where she treats and accompanies the male detainees. The film, built around several consultations, renders her capacity to listen. The stories that land up in her surgery describe an indefinable physical and moral distress to which the institution offers no response. The centre seems to be designed to crush the imaginaries of a possible life in France and the few stories we hear are enough to convey all the violence of French migration policy. At each new consultation, Reem repeats: "I'm not the police, I'm the hospital". But what can be done in the face of a world that has chosen the police as its major institution? Here it's the police who are the best equipped and whose ideology prevails. That of repression and abusive authority. As a result, Reem has to constantly rebuild her commitment and dispense care in a place where it is impossible to be well. In a way, she is also locked in there, with this contradiction, this senselessness that limits her and traps her. With a tight framing, the filmmaker stays riveted on Reem, respecting the anonymity of the detainees whom she receives. The detainees are seen from behind in the foreground of the shots and partly out of frame. But the camera becomes an indispensable presence and witness, and what is said to the doctor gradually veers towards the camera, which some detainees actively search out to ensure that their story and words leave this place before they do. While Reem endlessly repeats that this is not a normal place, the film somehow tries to find surviving signs of normality. Perhaps in the anxiety of the gaze of the doctor who is alien to this place, this well-framed trap where you remain in order to waste away."
(Clémence Arrivé - Cinéma du réel)
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Sélections et distinctions
- 2024 • Filmer le travail • Poitiers (France) • Grand prix Filmer le travail - Ex æquo & Prix des détenu.e.s
- 2024 • Les Écrans du Doc • Décines-Charpieu (France) • Sélection
- 2024 • Images en bibliothèques • Paris (France) • Film soutenu par la Commission nationale de sélection des médiathèques
- 2023 • Cinéma du réel • Paris (France) • Compétition
- 2023 • Festival dei Popoli • Florence (Italie) • Compétition internationale
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