Schlachthäuser der Moderne

Titre anglais : Slaughterhouses of Modernity
Documentaire
    Réalisé par Heinz Emigholz • Écrit par Heinz Emigholz
    Allemagne • 2022 • 80 minutes • Couleur
  • N° ISAN :
    non renseigné
Résumé

À travers l’analyse de l’architecture fascisante des abattoirs de Francisco Salamone, des édifices utopistes de Freddy Mamani Sylvestre, ainsi que de la reconstruction du "château de Berlin", le film explore la dualité de l’architecture moderniste, qui tient à la fois de l’avant-garde et de la propagande politique.

"Dans sa série Photography and Beyond initiée en 1983, qui compte aujourd’hui trente-cinq films magnifiques, Heinz Emigholz présente des jalons de l’architecture moderne dans des séquences vives de détails photographiques. Si Slaughterhouses of Modernity n’appartient pas à cette série à proprement parler, il puise largement dans les deux derniers épisodes, à propos des œuvres de Francisco Salamone et de Freddy Mamani. Le premier a construit des bâtiments publics, des cimetières et des abattoirs dans la pampa argentine durant la Décennie infâme ; le second, d’incroyables immeubles tape-à-l’œil à El Alto, en Bolivie, qui défient toute austérité fonctionnelle en s’inspirant de modèles indigènes. Si le besoin s’en fait sentir, Emigholz ne s’empêche pas de revenir à des images plus anciennes de la série, afin d’établir un lien entre les bâtiments publics de Salamone et un bureau de poste conçu par Angiolo Mazzoni dans l’Italie mussolinienne ; ni d’établir des raccords féroces, pour envoyer, par exemple, un palais allemand se faire voir au beau milieu de l’Altiplano. Le programme structurel est ici totalement renversé par la logique éclectique et hérétique de l’essai, multipliant les prises de position polémiques, les manifestations d’humour noir et les séquences excentriques pour former une critique féroce de la modernité, prise en étau entre l’avant-garde et la propagande totalitaire ; entre "des lieux où la modernité commet des massacres, et des lieux où elle est massacrée"." (Antoine Thirion - Cinéma du réel)

An exploration of the dual character of architectural modernism in the field of tension between avant-garde and political propaganda through the analysis of the quasi-fascist architecture of Francisco Salamone’s slaughterhouses, the utopian buildings by Freddy Mamani Sylvestre, and the restorative "City Palace".

"In his series Photography and Beyond begun in 1983 and now comprising thirty-five magnificent films, Heinz Emigholz presents the milestones of modern architecture in sequences teeming with photographic detail. If Slaughterhouses of Modernity does not belong to this series strictly speaking, it draws heavily on the two last episodes about the work of Francisco Salamone and Freddy Mamani. The first built public buildings, cemeteries and slaughterhouses in the Argentine pampa during the Infamous Decade; the second built incredible glitzy buildings in El Alto, Bolivia, that defied any functional austerity and drew inspiration from indigenous styles. And when needed, Emigholz has no hesitation in returning to older images from the series to establish a link between Salamone’s public buildings and a post office designed by Angiolo Mazzoni in Mussolini’s Italy; or in introducing brutal cuts to send, for example, a German palace into the middle of the Altiplano. The structural programme is totally overturned by the eclectic and heretical logic of the essay, multiplying polemical stances, signs of black humour and eccentric sequences so as to form a ferocious critique of modernity, trapped between the avant-garde and totalitarian propaganda; between "places where modernity commits slaughter and places where it is slaughtered"."
(Antoine Thirion - Cinéma du réel)

Sélections et distinctions
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