Un café allongé à dormir debout
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Réalisé par Philippe De Jonckheere • Écrit par Philippe De Jonckheere
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France • 2023 • 53 minutes • Couleur
- Réalisation :
Philippe De Jonckheere - Écriture :
Philippe De Jonckheere - Image :
Philippe De Jonckheere - Son :
Philippe De Jonckheere - Montage :
Théophile Gay-Mazas - Musique originale :
Sophie Agnel - Mixage :
Mikaël Barre - Étalonnage :
Martin Vignali - Montage son :
Mikaël Barre
- Production (personne) :
Guillaume Massart - Production (structure) :
Triptyque Films - Participation :
CNC, Scam - Brouillon d'un rêve, Périphérie - Cinéastes en résidence, Ciclic Région Centre-Val de Loire, Sacem, La Culture avec la Copie Privée, Procirep, Angoa-Agicoa, Région Auvergne-Rhône-Alpes - Ayant droit :
Triptyque Films
- N° ISAN :
non renseigné
Résumé
"À l’hiver 2019, pour surmonter ma douleur paternelle, j’ai filmé l’hospitalisation contrainte de mon fils Nathan, au seuil de son incertaine entrée dans l’âge adulte.
Dès les premières visites, et surtout à cause de leur caractère parfois hostile ou tout bonnement vide, j’ai pris le parti de filmer de petites séquences de trente secondes, parfois plus, parfois une minute, à l’aide de mon téléphone de poche.
À la fois, je me désennuyais — quand Nathan dormait — et à la fois je me donnais une contenance — quand l’hostilité de ce dernier me poursuivait dans les couloirs ou, au contraire, me fuyait.
Je ne filmais pas nécessairement Nathan, d’ailleurs, mais beaucoup son environnement. Et plus je regardais, plus je voyais s’inventer un monde."
(Philippe De Jonckheere)
"On pourrait (il faudrait, même) se dispenser d’explication, saisir simplement le conseil amical donné par un premier carton : "Tendez l’oreille." Écouter, donc, et regarder : la respiration profonde et calme d’un fils, très grand fils, qui dort ; la main qui caresse doucement sa nuque et qui est celle du père, derrière la caméra. Hors film, Philippe De Jonckheere explique que ce fils, Nathan, est atteint d’une forme singulière d’autisme, aggravée par l’entrée dans l’âge adulte : c’est à ce moment-là qu’il le filme, pour partie à l’hôpital où on a dû provisoirement le placer, pour l’autre au grand air dans un doux paysage de lac et de forêt. Le film fait le portrait de leur relation, mais se garde bien de raconter quelque chose, d’autant plus que père et fils ne sont guère bavards. Et la fluidité paisible de son déroulement ferait presque oublier que sous ses airs de journal visuel, Un café allongé… relève davantage d’une science du collage (les séquences hospitalières traversées d’envoûtants arrangements de bruit), d’où procèdent des sensations sans mots, un peu hagardes, et rien moins que larmoyantes. Dans les Cévennes où se clôt le film, celles-ci cheminent vers un apaisement dont les bienfaits soulageront ensemble le fils, le père, et le spectateur, sous le patronage double de Fernand Deligny et d’un rayon de soleil venu prendre doucement, sur la nuque de Nathan, le relai de la main paternelle."
(Jérôme Momcilovic - Cinéma du réel)
"In the winter of 2019, to overcome my fatherly pain, I filmed the constraint hospitalisation of my son Nathan, on the threshold of his uncertain entry into adulthood."
(Philippe De Jonckheere)
"We could (should, even) dispense with an explanation, and simply take the friendly advice given by a first intertitle: “Listen carefully”. So, listen and look: the deep calm breathing of a son, a very big son, who is sleeping; the hand that is gently caressing his nape and belongs to the father, behind the camera. Off film, Philippe De Jonckheere explains that his son, Nathan, has a specific form of autism that is aggravated by his entry into adulthood: this is the when he films him, partly at the hospital where he has had to be placed temporarily, partly in the open air in a gentle landscape of lakes and forests. The film portrays their relationship but carefully refrains from recounting anything, especially as father and son are far from talkative. The peaceful fluidity of the film’s progression almost has us forget that under its appearance of a visual diary, Un café allongé… is more like a science of collage (the hospital sequences are traversed by captivating sound arrangements) that produces somewhat distraught even tearful sensations without words. In the Cévennes, where the film ends, these sensations evolve towards a peacefulness whose benefits bring relief to both son and father, as well as the viewer, under the double aegis of Fernand Deligny and a ray of sunlight that gently relays the paternal hand on Nathan’s nape."
(Jérôme Momcilovic - Cinéma du réel)
À propos du film
Sélections et distinctions
- 2024 • États généraux du film documentaire • Lussas (France) • Tënk
- 2023 • Cinéma du réel • Paris (France) • Compétition
- 2023 • Côté court - Festival du film court de Pantin • Pantin (France) • Panorama