Résumé

En France, aux États-Unis, en Allemagne et ailleurs, on est passé du maintien de l'ordre au contrôle des manifestants ; et l'arme emblématique de cette évolution est le fusil à balles en caoutchouc, le LBD (lanceur de balles de défense). Si le Royaume-Uni l'emploie dans ce qu'il reste de ses colonies dès les années 1960, il faut attendre 1995 pour qu’il soit importé en France, avec une utilisation d’abord circonscrite à des situations de violence individuelle extrêmes. Dix ans plus tard, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, l’autorise face à des foules lors des émeutes dans les banlieues, puis l'usage se banalise. Pourtant, les études sont rares sur ces armes dites "à létalité réduite". On sait néanmoins qu'elles causent des mutilations et réhabituent les policiers à une gestuelle que l'on pensait disparue : mettre en joue et tirer, parfois sans respecter les règles d'utilisation. Face à cette violence, les manifestants n’ont qu’un recours : le téléphone portable, pour enregistrer les bavures. D’autres renoncent à se joindre aux cortèges. Est-ce l'objectif recherché ?

Partout dans le monde, des foules en colère affrontent des forces de l’ordre surarmées. Le journaliste Paul Moreira s’immerge dans des manifestations et interroge des spécialistes pour éclairer les causes de ce glissement répressif.

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