Ne me guéris jamais

Titre anglais : I Will Never Heal
Documentaire
    Réalisé par David Yon • Écrit par David Yon
    France • 2023 • 66 minutes • Couleur et Noir & Blanc
  • N° ISAN :
    non renseigné
Résumé

Depuis quelques années, de grands travaux de rénovation modifient le visage de Marseille. Dans le quartier d’Arenc, des tours se construisent devant les fenêtres de Ouahib et lui obstruent la vue. Il arpente la cité phocéenne, caméra en main, pour garder une trace de ce qui va disparaître. Pierre et Rosalie rencontrent son chemin.

"Dans la minéralité d’un noir et blanc contemplatif qui contrevient à l’habituel ciel bleu de Marseille, Ne me guéris jamais convoque trois figures, deux hommes et une femme, anonymes, dont il expose et intrique la vie à travers des fragments d’existence et de récits. Il nous parle de la manière dont ces trois personnes conjurent et surmontent un sort défavorable (cécité, emprisonnement), ou simplement les affres de l’existence (le deuil). David Yon installe un dispositif égalitaire où son questionnement et son travail de mise en scène, inscrits dans les premières séquences, rejoignent les pratiques des protagonistes. Le film présente alors une communauté d’artistes et devient le lieu de cette communauté. Faisant du geste créatif un enjeu de résistance et de retrouvailles, il met en rapport leur créations musicales, cinématographiques et littéraires et identifie les efforts d’expression. Hors de toute portée édifiante, ces derniers sont les formules, les récits, les croyances au moyen desquels quatre personnes existent, tiennent, se réjouissent, s’échappent. Parce qu’une manière d’être est une singularité qui ne préexiste pas à sa saisie dans le portrait, la mise en scène fait du tâtonnement une méthode, à la manière des repentirs d’écriture de l’aveugle ou de sa main sur le visage de son ami dont il découvre progressivement les traits, comme une métaphore du geste documentaire. En naissent trois portraits, délicatement figurés, supports d’une douce mélancolie sans pathos et d’un optimisme sans béatitude. Se glanent, à porter de regard ou de main, les mots et les images qui dessinent une généreuse poétique de l’autre."
(Claire Lasolle - FIDMarseille)

"In a mineral black and white that breaks with the usual blue sky of Marseilles, Ne me guéris jamais summons three anonymous figures, two men and a woman, whose lives it exposes and intertwines through fragments of existences and stories. The film tells us about the way these three people ward off and overcome an unfavourable fate (blindness, imprisonment), or simply the throes of life (mourning). David Yon sets an egalitarian device in which, from the very first sequences, his questioning and filmmaking meet the protagonists’ practices. Then the film introduces a community of artists and becomes a haven for this community. Turning the creative gesture into a vehicle for resistance and reunion, it brings together their musical, cinematographic, and literary creations, while emphasizing their efforts to express themselves. Their creations are not meant to edify anyone, they are merely formulas, stories, beliefs through which four individuals exist,
cope, rejoice and escape. Because idiosyncrasies are singularities that really come to life when captured in a portrait, the mise-en-scène turns trial and error into a method, like the blind man’s attempts at writing, or his hand on his friends’ face as he discovers his features, like a metaphor for the documentary gesture. From this arise three portraits, delicately depicted, that channel a sweet melancholy devoid of pathos, and an optimism without bliss. Then, near at hand or at gaze, what are to be gleaned are words and images that draw a generous poetics of the other."
(Claire Lasolle - FIDMarseille)


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