Nouveau Monde ! (Le Monde à nouveau)

Titre anglais : New World! (The World Anew)
Documentaire
    Réalisé par Élisabeth Perceval, Nicolas Klotz • Écrit par Nicolas Klotz, Élisabeth Perceval
    France • 2023 • 102 minutes • Couleur
  • Production (structure) :
    NKEP
  • Ayant droit :
    NKEP
  • N° ISAN :
    non renseigné
Résumé

"Nous sommes à Ouessant, où Jean Epstein, en pleine crise après La chute de la maison Usher, se retira afin de reprendre à nouveaux frais son cinéma et réaliser Finis Terrae (1928). "Un siècle après, où en sommes-nous ?" s’interrogent Nicolas Klotz et Elisabeth Perceval dans ce film au ton et au titre en forme d’invocation. D’un siècle à l’autre, pour le couple de cinéastes pressé.es par l’urgence des temps, parti·es à Calais filmer L’Héroïque Lande (FID 2017) ou brassant les révolutions présentes et à venir dans Nous disons révolution (FID 2021), il s’agit de répondre aux exigences contemporaines selon d’autres nouages. Le geste inaugural d’Epstein à l’esprit, les calmes paysages d’Ouessant sont filmés en de longs plans, de lents travellings insistants, où l’économie de leur cinéma semble relancée, redéfinie. Avec, en écho, les agitations passées ou présentes, comme transperçant le film : les voix d’une Hannah Arendt pessimiste ou d’un René Char nous rappelant que "jadis terre et ciel se haïssaient mais terre et ciel vivaient". Il s’agit bien de reprendre à zéro - ou presque - depuis nos temps sombres, loin de ce monde pollué d’images, d’images colonisées, dont il convient de se défaire afin de pouvoir l’habiter autrement - à l’image de ce poète que l’on voit battre la campagne dans un milieu hostile. Reprendre ? Mieux, repartir depuis un ancrage matériel, se laver de toute pollution (des images, de la Terre), comme semble le suggérer le mouvement final. Pour redessiner le monde, lucidement, à nouveau."
(Nicolas Federoff - FIDMarseille)

"We’re on Ushant, where Jean Epstien, in the midst of a crisis after The Fall of the House of Usher, retired to take up his film career afresh and make Finis Terrae (1928). "A century later, where do we stand?" ask Nicolas Klotz and Elisabeth Perceval in this film whose tone and title are reminiscent of an invocation. From one century to the next, for the pair of filmmakers pressed by the urgency of the times who set off to Calais to film The Wild Frontier (FID 2017) or to find out more about present and future revolutions in Let’s Say Revolution (FID 2021), it’s a question of responding to today’s demands in different ways. With Epstein’s foundational position in mind, the calm landscapes of Ushant are filmed in long shots, slow, insistent travelling shots in which the economy of their filmmaking seems to be relaunched and redefined. With, as an echo, past and present unrest that runs through the film in Hannah Arendt’s pessimistic voice or René Char reminding us that "once heaven and earth hated each other but heaven and earth lived". We have to start over again from nothing, or almost nothing, from these dark times, far from this world polluted by images, colonised images that we need to get rid of so that we can inhabit it differently - like the poet we see scouring the countryside in a hostile environment. Start over? Better still, set out afresh from a material base, cleanse ourselves of all pollution (of images, of the Earth), as the final movement seems to suggest. To redraw the world, lucidly, anew."
(Nicolas Feodoroff - FIDMarseille)

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