Sara Mardini - Nager pour l'humanité

Entraînées à la natation par leur père en Syrie, Sara Mardini et sa petite sœur Yusra ont "grandi dans une piscine" avant que celle-ci ne soit bombardée. En 2016, fuyant la guerre, les deux sœurs embarquent pour l’Europe. Mais alors que leur canot surchargé coule, elles échappent à la noyade en le tirant à la nage jusqu’au rivage de Lesbos, sauvant du même coup dix-huit vies. Deux ans plus tard, désormais étudiante réfugiée en Allemagne, Sara décide de retourner sur l’île en tant que bénévole d’une ONG pour aider d’autres migrants, jusqu’à son arrestation, avec son camarade Seán Binder, par les autorités grecques. Accusée de "trafic de migrants", d’"espionnage", de "contrefaçon" et "blanchiment d’argent", la jeune femme est restée en détention pendant 107 jours avant d’être libérée sous caution. Encourant vingt ans de prison, Sara, 28 ans, attend aujourd’hui le verdict de son procès qui s’est ouvert en Grèce le 10 janvier dernier.
Pendant quatre ans, Charly W. Feldman a suivi la vaillante et attachante activiste, dont le parcours, témoignant de la criminalisation de l’action humanitaire en Europe, a inspiré le film Les nageuses de Sally el-Hosaini. Révoltée que "la noyade soit utilisée comme outil pour lutter contre l’immigration", Sara ne désarme pas, continuant à se battre malgré la menace d’un retour en prison. Sa cadette, Yousra, devenue ambassadrice de bonne volonté au Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, a pour sa part poursuivi la compétition, participant aux Jeux olympiques en 2016 à Rio dans l’équipe d’athlètes réfugiés. Entre rivalité avec sa sœur, humour ravageur et passion du dancefloor, le film brosse aussi, au-delà de son combat, le portrait intime d'une héroïne contemporaine animée d’un puissant instinct de vie.