Minguettes 1983 - Paix sociale ou pacification ?

Documentaire
    Réalisé par Mogniss Abdallah • Écrit par Mogniss Abdallah
    France • 1983 • 24 minutes • Couleur
Résumé

Minguettes 1983 - Paix sociale ou pacification ? a été tourné au cœur des événements du printemps et de l’été 1983 à la Zup de Vénissieux, dans la banlieue lyonnaise. Des événements à l’origine de la Marche pour l’égalité et contre le racisme, qui traversera la France profonde du 15 octobre au 3 décembre.
Réalisé dans le cadre d’un stage média organisé à Bron / Lyon II - qui donnera naissance à l’agence IM’média en juin 1983 -, ce film est une sorte d’"objet filmique non identifié". Un "OFNI", entre film d’atelier et journal de bord, reportage vidéo "embedded", contre-information et décryptage des mass media.
Minguettes 1983, Paix sociale ou pacification ? donne à (re)voir la contre-offensive "pacifique" des habitant-e-s de la Zup suite à un cycle infernal d’affrontements avec la police, de la bataille rangée du 21 mars 1983 jusqu’à cette soirée du 19 au 20 juin où un policier tire et blesse Toumi Djaïdja, le jeune président de l’association SOS Avenir Minguettes.
Des images d’époque inédites présentent une Zup loin des clichés sur le "ghetto maghrébin" et sur une "zone interdite" livrée aux "loubards". À l’occasion du dynamitage spectaculaire de tours en juin puis en septembre 1983, les habitant-e-s de toutes origines, jeunes et vieux, donnent leur avis sur les "erreurs d’urbanisme" et sur une autre politique du logement possible.
"On s’appelle tous Toumi Djaidja" , clament aussi les jeunes des Minguettes aux côtés de Christian Delorme et de Jean Costil (Cimade), pour manifester leur solidarité avec Toumi qui, selon la légende, a sur son lit d’hôpital l’idée de lancer la Marche comme une "main tendue".
Une idée présentée lors de "Forums Justice" conjointement avec celle d’un rassemblement national des familles des victimes des crimes racistes et des violences policières devant le ministère de la justice place Vendôme, à l’instar des Folles de la place de mai en Argentine. Face à l’acharnement policier ou judiciaire, face au racisme, au délire sécuritaire et à la complaisance de la plupart des médias, l’objectif est alors de se mobiliser pour rétablir la vérité des faits, d’obtenir justice, de pouvoir vivre, tout simplement.
Le 3 décembre 1983 à Paris, 100 000 personnes se rassemblent pour l’arrivée de la Marche. L’instant est à l’euphorie, collective, fusionnelle. Et l’espoir d’aller vers l’égalité dans une société plurielle est immense.

Comment avoir accès au film ?