Le Coup de ciseaux

Comme s’il remplissait le profil d’une appli de rencontre, le réalisateur analyse son histoire et construit un journal du désir. Il fait converger les images de son enfance dans un salon de coiffure de la banlieue de Buenos Aires, les codes du cruising à la fin des années 90, et le quotidien du trouple dont il a fait partie pendant 7 ans.

"Je considère ce film comme un collage de corps qui, mis ensemble, forment des images qui les font vibrer. Ce ne sont pas des corps abstraits. Tout ce qui leur arrive les affecte : le travail, l’amour, le désir et les autres. Ils sont faits de papier, de pixels, de chair et de fantaisie. Certains sont sacrés selon le culte d’une certaine forme de masculinité tandis que d’autres découvrent le plaisir dans l’acte de profanation. Mais tout a un coût. Je suis né au début des années 80 dans la banlieue de la ville de Buenos Aires. Pendant longtemps, je me suis perçu comme fragmenté. D’un côté, mon désir pour les autres hommes et de l’autre, tout le reste, y compris l’amour. Au milieu de mon adolescence, Internet est arrivé et j’ai découvert que l’amour était quelque chose qui pouvait aussi m’arriver. Voir les autres a apporté de nouvelles attentes et de nouveaux fantasmes. Ce film est un journal de bord, une carte, un itinéraire qui révélera peut-être à quelqu’un quelque chose sur le désir et l’amour."
(David Marcial Valverdi)