Et si on osait

La norme est l’échine solide sur laquelle repose notre société, autour d’elle s’orchestre chaque note de notre quotidien. Mais, dans cette mélodie bien réglée, la différence souvent se retrouve reléguée au banc des silencieux. Un doux bémol au cœur d’un monde qui danse en rythme carré, mais qui rêve, peut-être, d’une cadence moins ordonnée. En plein cœur du Centre Hospitalier des Pyrénées à Pau, nous suivons une aventure musicale de la préparation à la réalisation d’un clip vidéo. En réalisant des enregistrements nomades, nous avons pu réunir des personnes aux profils très contrastées dans des décors atypiques. Au total 177 participants venant de tous horizons : des musiciens professionnels, des membres du Funky style brass de Toulouse, un guitariste et un bassiste de Montpellier, et une chanteuse de Marseille sont venu apporter un socle qualitatif solide au projet ; des enfants issus du programme "El camino" à Pau ; ainsi que des membres du personnel administratif et soignant et des patients du CHP. Du sud-ouest au sud-est, tous les actants du projet se sont fédérés au service de la musique en brisant les barrières sociales. Chez tous les participants, dès le début des préparatifs, il existe une certaine appréhension qui sera vite gommée grâce à l’énergie créatrice ambiante. La musique est un formidable outil pour rassembler, s’ouvrir les uns aux autres, tout en déstigmatisant la différence. Sa magie enraille les idées préconçues et les préjugés. La logique interne du récit repose sur le pouvoir fédérateur de la musique. Et si on osait est un cocktail de sincérité et véracité dans une forme de néoréalisme qui mêle la dramaturgie, l’humour et l’émotion. Projet feel good, fédérateur et universel, le film est une bulle d’oxygène dans l’univers difficile des hôpitaux psychiatrique en France.