Quelques Heures d'évasion

À l’entrée des prisons, parmi les familles et les avocats qui se rendent aux parloirs, Élise, Cécile et Henri n’auraient, en temps normal, rien à faire en détention. Pourtant, chaque semaine, ils viennent offrir un temps d’écoute à des détenus qui en éprouvent le besoin. Ce sont des "visiteurs de prison". Ils sont bénévoles et ont mis leur volonté à rude épreuve. Après avoir subi une enquête policière, ils ont dû attendre parfois plus d’un an avant d’obtenir leur permis de visite.
Chaque semaine, ils parcourent des kilomètres, en transports en commun ou en voiture, pour se rendre dans la prison où ils exercent, très éloignée de chez eux. En détention, ils acceptent les nombreux contrôles de sécurité et les règles très strictes du milieu carcéral. Mais une fois dans les parloirs avec "leurs détenus", comme ils les appellent, les murs de la prison tombent. Ils parlent cuisine, littérature, politique ou même de poésie et le temps reste suspendu. Pour ces hommes et femmes privés de liberté, ces rencontres hebdomadaires sont une évasion mentale de quelques heures, une parenthèse au cours de leur détention. Des conversations coupées du monde tout aussi précieuses pour les détenus que pour leurs visiteurs.