Herbie

Documentaire
    Réalisé par Patrick Savey • Écrit par Patrick Savey
    France • 2024 • 52 minutes • HD • Couleur et Noir & Blanc
  • N° ISAN :
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Résumé

"Depuis maintenant soixante ans, Herbie Hancock n’est quasiment jamais parti en tournée deux fois de suite avec le même orchestre, et c’est sans doute pour cela qu’on le surnomme "The Chameleon". Les uns pourront toujours regretter qu’il ne prenne jamais le temps d’approfondir, les autres se réjouiront toujours de voir leur pianiste favori ne rien s’interdire.
Ce que je trouve incroyable chez cet artiste, c'est cette capacité d’adaptation innée. Il peut arriver dans n'importe quel contexte musical et garder son authenticité. Et cela grâce à de solides connaissances de la musique et de tout ce qui constitue le jazz. Herbie Hancock reconnait les monuments du passé, mais il ne cherche pas à les reproduire, il reste dans le présent, en alerte. Il explore d’autres chemins chaque jour, se remet en question. Il sait mieux que quiconque surprendre, c’est-à-dire rester imprévisible et ce, qu’elle que soit la formule qu’il choisit pour présenter sa musique. C’est vrai aussi bien lorsqu’il est en solo, en duo, ou en formation groupe.
Le documentaire Herbie retrace l’intégralité du parcours de celui qui est, à mes yeux, l’un des plus grands musiciens de jazz actuel. La majeure partie de ce film est construite autour de deux longues interviews inédites de Herbie que j’ai enregistrées chez lui et dans son studio à Los Angeles. Je me suis appliqué à lui faire raconter ses études d’ingénieur en génie électrique et en musique au Grinnell College dans l’Iowa. Ses débuts aux côtés de Donald Byrd et Pepper Adams tout en continuant de suivre des cours à l’Université Roosevelt. Sa rencontre avec Éric Dolphy qui lui a fait découvrir un autre univers, celui du mouvement d’avant-garde et qui lui a permis d’explorer de nouveaux territoires. L’enregistrement de son premier album solo Takin’Off en 1962 pour Blue Note Records avec Freddy Hubbard et Dexter Gordon contenant entre autres le célèbre Watermelon Man. Et puis sa rencontre avec Miles Davis par l’intermédiaire du jeune batteur Tony Williams. La formation du deuxième Quintet de Miles Davis en 1963 avec Ron Carter, Tony Williams, George Coleman et Wayne Shorter. Son passage aux instruments électriques et électroniques en 1968 avec Billy Hart, Buster Williams, Eddie Henderson, Julian Priester et Bennie Maupin (sous le nom de Mwandishi). La formation en 1973 des Heathunters avec Bennie Maupin, Paul Jackson, Bill Summers, Harvey Mason et Patrick Gleeson pour la programmation des synthétiseurs ("Plutôt que de travailler avec des jazzmen sachant jouer du funk, j’ai travaillé avec des musiciens de funk sachant jouer du jazz"). La naissance de VSOP (Very Special Onetime Performance) avec Freddy Hubbard, Wayne Shorter, Ron Carter, Tony Williams. Sa conversion au bouddhisme de Nichiren. La nouvelle approche de sa production à la fin des années 70 entre, d’une part une musique plus commerciale (Feets, Monster, Rock It) et d’autre part une production plus authentiquement jazz (duo acoustique avec Chick Corea).
Ce portrait ne serait pas complet sans parler de sa participation au 7e art. Dès 1966, et grâce à son ami Quincy Jones, Herbie Hancock va composer pour le cinéma et c’est avec le film Blow Up de Michelangelo Antonioni (palme d’or à Cannes) qu’il commence sa collaboration.
Elle sera suivie par de nombreuses bandes originales dont The Spook Who Sat by the Door, Death Wish (Un justicier dans la ville), A Soldier’s Story, Jo Jo Dancer, Your Life is Calling, Action Jackson, Colors, Harlem Nights et bien sûr Around Midnight (Autour de Minuit) de
Bertrand Tavernier qui lui a valu un Oscar en 1987.
Pour finir, Herbie Hancock nous parle de ses motivations, de ses envies, de ses choix artistiques et professionnels, de ses démons... et bien sûr de son amitié avec Wayne Shorter.
J’ai eu le privilège de réaliser, durant ma carrière, plusieurs programmes dans lesquels s’illustrait Herbie Hancock. De ses concerts à Jazz à Vienne en 1990 avec Pat Metheny, Jack Dejohnette et Dave Holland, de ceux de 1991 avec Stanley Clarke, Omar Hakim et Wayne Shorter et de 1993 avec Jeff Littleton et Gene Jackson, de 1996 avec Graig Handy, Dave Holland, et Gene Jackson, de la tournée Future 2 Future avec Wallace Roney, Terri Lynn Carrington, Mathew Garrison ou encore Darrell Diaz, du concert The Man I Love, Gershwin’World au festival Jazz à Nice en 2000, en passant par In Music Miles Davis & John Cotrane en 2002 avec Roy Hargrove, Michael Brecker, George Mraz, Wille Jones, ou encore le concert de Jazz à Juan 2003 avec Bobby Hutcherson et Terry Lyne Carrington, sans oublier le North Sea Jazz Cruise de 2007 avec Lionel Loueke et le Tribute to Miles en 2011 avec Marcus Miller et Wayne Shorter.
Tous ces moments de musique, auxquelles se rajoutent des archives du Quintet de Miles et des concerts de Mwandishi et des Headhunters, complète la narration de ce documentaire."
(Patrick Savey)

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